Au Liban, la Finul met en garde contre un conflit régional \
Des véhicules de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) patrouillent à Marjayoun, dans le sud du Liban, le 12 octobre 2024. ©AFP

La Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban (Finul) a mis en garde samedi contre un conflit régional "catastrophique", alors que l'armée israélienne combat le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, alliés de l'Iran.

Au moins 15 personnes ont été tuées samedi dans des raids israéliens sur trois villages au nord et au sud de Beyrouth, hors des fiefs du Hezbollah pro-iranien, a rapporté dans la soirée le ministère libanais de la Santé.

"Inacceptable" 

Le front ouvert en octobre 2023 par le Hezbollah contre Israël, en appui au Hamas, s'est transformé en guerre ouverte le 23 septembre avec le début d'intenses bombardements israéliens sur les bastions du Hezbollah au Liban, tuant notamment le chef du mouvement Hassan Nasrallah.

L'armée israélienne a ensuite lancé une offensive terrestre le 30 septembre dans le sud du Liban.

"Le conflit entre le Hezbollah et Israël n'est pas qu'un conflit qui implique deux pays. Très bientôt, ce pourrait être un conflit régional avec un impact catastrophique pour tous", a déclaré samedi à l'AFP le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.

Vendredi, Israël s'est retrouvé sous le feu des critiques après que la Finul a accusé les troupes israéliennes de tirer "de façon répétée" et "délibérée" sur ses positions.

Cinq Casques bleus ont été blessés en 48 heures, selon la Finul dont les positions avaient subi "beaucoup de dommages", a indiqué M. Tenenti.

L'armée israélienne a dit avoir tiré en direction d'une "menace".

Le président américain Joe Biden a demandé à Israël de ne plus tirer sur les forces de l'ONU au Liban, alors que son homologue français Emmanuel Macron a jugé "inacceptable" qu'elles soient visées "délibérément par les forces israéliennes".

Samedi, au moins 40 pays, dont 34 contributeurs à la Finul, ont apporté leur soutien "complet" à la force et exhorté à protéger les Casques bleus.

Depuis octobre 2023, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.

Le ministère de la Santé libanais a indiqué que neuf personnes avaient été tuées samedi dans des raids israéliens visant les villages de Maaysra et de Barja, au nord et au sud de Beyrouth, hors des fiefs du Hezbollah.

En soirée, une frappe a ciblé un marché à Nabatiyeh, dans le sud du Liban, selon l'agence officielle libanaise ANI. L'armée israélienne avait récemment appelé les habitants de 25 localités, dont cette grande ville, à partir vers le nord.

Après l'intensification le 23 septembre des frappes israéliennes sur le sud du Liban, un fief du Hezbollah frontalier du nord d'Israël, des dizaines de milliers de familles ont fui cette région, selon l'ONU.

L'armée israélienne a annoncé de son côté que le Hezbollah avait tiré environ 320 projectiles vers Israël durant Yom Kippour, jour le plus sacré du judaïsme, de vendredi soir au coucher du soleil samedi.

Emmanuel Macron a exhorté le Hezbollah à "cesser immédiatement" les frappes contre Israël, ajoutant qu'un cessez-le-feu doit être "mis en place immédiatement" au Liban.

Pendant Yom Kippour, l'armée israélienne a dit en outre avoir frappé 280 "cibles terroristes" au Liban et dans la bande de Gaza.

"Les enfants meurent" 

Samedi, le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, en visite à Beyrouth, a dénoncé les "crimes" du "régime sioniste sauvage" au Liban.

La veille, l'Iran a répété être "prêt à défendre sa souveraineté", alors qu'Israël a promis à son ennemi juré une riposte "surprenante" à son attaque du 1er octobre.

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l'armée israélienne a poursuivi son offensive, pilonnant principalement la région de Jabalia (nord), où elle accuse le Hamas de chercher à reconstituer ses forces.

Israël a appelé par ailleurs les habitants d'une zone proche de Jabalia à l'évacuer.

"Ils nous disent d'aller au sud, mais nous ne voulons pas y aller (...). Certains ont essayé d'y aller, mais on leur a tiré dessus", a déclaré à l'AFP Sami Asliya, un homme de 27 ans qui se trouve à Gaza-ville après avoir quitté Jabalia.

Avec AFP

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