A Téhéran, des Iraniens entre indifférence et peur face aux menaces d'attaque israélienne
Une femme allumant sa cigarette en déambulant dans une rue de Téhéran, le 15 septembre 2024. ©Atta KENARE / AFP

Dans l'attente de l'attaque qu'Israël a juré de mener contre l'Iran, beaucoup d'habitants de Téhéran semblent jeudi indifférents face à la perspective d'un conflit généralisé, alors que d'autres reconnaissent céder à l'inquiétude.

Partout dans la capitale, les rues bourdonnent d'activité comme d'habitude, tandis que des familles se promènent tranquillement dans les jardins publics en ce début de week-end.

Dans les cafés qui bordent les rues des quartiers animés, comme sur les places Enghelab et Tajrish, les badauds discutent, sans signe visible de préoccupation.

Place Valiasr, l'un des lieux les plus fréquentés de Téhéran, d'autres font des achats comme si de rien n'était dans les nombreux magasins de vêtements, de produits électroniques ou d'articles ménagers.

“Je ne suis pas du tout inquiète”, affirme Elham, une femme au foyer de 42 ans, qui se promène avec son mari et sa fille sur cette place.

“S'ils (les Israéliens) nous attaquent, nous deviendrons des martyrs”, philosophe-t-elle.

Le 1ᵉʳ octobre, l'Iran a lancé quelque 200 missiles contre son ennemi juré, Israël. Une attaque présentée comme étant une riposte à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas palestinien à Téhéran, et du chef du Hezbollah libanais ainsi que d'un général des Gardiens de la révolution iraniens dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Israël a, depuis, juré de riposter, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, annonçant mercredi que l'attaque sera “mortelle, précise et surprenante”.

“Un missile à tout moment”

“Je ne pense pas que nous soyons actuellement dans une situation où les deux pays cherchent une guerre directe généralisée”, tempère Hamid, un étudiant de 29 ans.

“Cela aurait de graves conséquences économiques et militaires” pour les deux pays, ajoute-t-il.

L'attaque du 1ᵉʳ octobre était la deuxième attaque directe de l'Iran contre Israël, après une frappe de missiles et de drones menée en avril en représailles à l’attaque meurtrière contre le consulat iranien à Damas, que Téhéran a attribuée à Israël.

Face aux menaces de représailles israéliennes, l'Iran a prévenu d'une “réponse encore plus forte” en cas de frappes sur ses infrastructures.

Israël et les États-Unis sont en discussion sur la réponse envisagée par Israël, et le président Joe Biden a déconseillé vendredi à son allié de s'en prendre aux sites pétroliers de l'Iran, l'un des dix plus grands producteurs au monde.

Place Valiasr, où flottent les drapeaux palestiniens ainsi que celui du Hezbollah libanais, certains passants expriment, eux, leurs inquiétudes face au risque d'une escalade.

“Nous sommes évidemment inquiets pour notre sécurité”, affirme Iraj, un professeur d'université âgé de 40 ans.

“Nous ne voulons pas que l'Iran entre dans une situation de guerre ni que le conflit s'étende à ce pays”, ajoute-t-il.

Leyli, une enseignante de 55 ans qui vient d'arriver à Téhéran, avoue avoir été “terrifiée” durant son voyage. “Je pensais qu'un missile pouvait me tomber dessus à tout moment, affirme-t-elle.

 

Avec AFP

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