Prix Nobel de la paix dans un monde en guerre
L'Institut Nobel norvégien à Oslo ©Jonathan Nackstrand / AFP

À partir du 7 octobre, les prix Nobel seront annoncés dans un contexte de turbulences mondiales, avec une attention particulière portée aux enjeux de la paix et de la littérature.

À partir de lundi, les prix Nobel seront décernés dans un contexte mondial marqué par des crises climatiques croissantes et des conflits armés dévastateurs, notamment au Proche-Orient et en Ukraine. Les nouveaux lauréats seront ainsi annoncés successivement, du 7 au 14 octobre, à Stockholm et à Oslo. Comme chaque année, ces prestigieuses distinctions couvriront les domaines de la médecine, de la physique, de la chimie, de la littérature, de la paix et de l'économie.

 

Année blanche

Le clou de cette semaine sera sans doute le prix Nobel de la paix, programmé pour le 11 octobre. Cette année, les pronostics semblent plus difficiles que jamais, tant les catastrophes humanitaires s'accumulent à l’échelle mondiale. Dan Smith, directeur de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), penche pour une «année blanche», où le prix ne serait pas attribué. Cette situation s'est produite dix-neuf fois au cours de l’histoire de cette récompense, la dernière fois étant en 1972, en pleine guerre du Vietnam.

 

«Peut-être est-il temps de dire: ‘Oui, beaucoup de gens travaillent très dur, mais sans résultat, et il faut que plus de personnes et de dirigeants mondiaux se réveillent et réalisent que nous sommes dans une situation extrêmement dangereuse’», a-t-il déclaré à l’AFP. Avec plus de 50 conflits armés à travers le monde, l'intensification de la violence ces dernières décennies met en évidence la complexité de la paix à l'échelle mondiale.

 

Échec inacceptable

Pourtant, à Oslo, une telle perspective est considérée comme un échec inacceptable. «Je suis convaincu qu'il y aura encore une fois un candidat digne du prix de la paix cette année», a déclaré Olav Njølstad, secrétaire du comité Nobel. En 2023, le prix avait été décerné à Narges Mohammadi, une militante iranienne des droits des femmes, actuellement emprisonnée dans son pays. Cette année, 286 candidatures ont été proposées, bien que les noms ne soient révélés qu’après cinquante ans. Parmi les nominations, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et les organisations Al-Haq et B'Tselem ont été mentionnées, reflétant les enjeux géopolitiques actuels.

 

Le débat s’intensifie également autour des systèmes d'armement autonomes, avec la coalition Stop Killer Robots, qui pourrait être une autre candidate sérieuse pour le prix de la paix.

 

Entre utopie et dystopie

Quant au prix Nobel de littérature, prévu pour le 10 octobre, il fait également l'objet de nombreuses spéculations. L'écrivaine avant-gardiste chinoise Can Xue, souvent comparée à Kafka, est en tête des pronostics grâce à son style unique qui oscille entre utopie et dystopie. «Je crois que ce sera une femme originaire d'une région linguistique non européenne», a indiqué Björn Wiman, chef du service culturel du quotidien suédois Dagens Nyheter. Les pronostics incluent également des noms notables tels que Salman Rushdie, Jamaica Kincaid et Haruki Murakami, sans oublier que le comité Nobel est réputé pour ses surprises.

 

La saison des Nobel débutera avec les prix scientifiques, avec le prix de médecine qui sera décerné en premier le 7 octobre. Les recherches sur la génétique du métabolisme des lipides et les études des ganglions de la base, qui jouent un rôle crucial dans le contrôle des mouvements, sont parmi les sujets évoqués. Les lauréats de cette année recevront un chèque de 11 millions de couronnes (plus de 970.000 euros), à partager en cas de multiples gagnants. Ainsi, alors que le monde affronte des défis sans précédent, les prix Nobel s'efforcent de célébrer ceux qui œuvrent pour un avenir meilleur.



Avec AFP

Ici Beyrouth
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