Nucléaire: l'Iran débranche des caméras de l'AIEA
©L'Iran a annoncé mercredi avoir débranché des caméras installées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour surveiller ses activités nucléaires, après que des pays européens et les États-Unis l'ont accusé d'un manque de coopération. (AFP)
L'Iran a annoncé mercredi avoir débranché une partie des caméras installées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour surveiller ses activités nucléaires, après que des pays européens et les États-Unis l'ont accusé d'un manque de coopération. Téhéran a cependant indiqué que "plus de 80% des caméras existantes de l'agence fonctionnent conformément à l'accord de sauvegarde et continueront à fonctionner comme avant". D'après les dernières estimations de l'AIEA, l'Iran aura bientôt produit suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour construire une bombe.

"Plusieurs caméras de surveillance" ont été déconnectées sur des "sites nucléaires" du pays, a indiqué l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) dans un communiqué, sans préciser leur nombre, ni les sites en question. (AFP)

L'Iran a annoncé mercredi avoir débranché des caméras installées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour surveiller ses activités nucléaires, après que des pays européens et les États-Unis l'ont accusé d'un manque de coopération.

"Plusieurs caméras de surveillance" ont été déconnectées sur des "sites nucléaires" du pays, a indiqué l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) dans un communiqué, sans préciser leur nombre, ni les sites en question.

"Aujourd'hui, les autorités compétentes ont reçu pour instruction de couper les moniteurs d'enrichissement en ligne (OLEM) et les caméras des débitmètres de l'agence". Ces deux types d'appareils "allaient au-delà des engagements de l'Iran dans le cadre de l'accord avec l'AIEA", a affirmé l'OIEA.

Ces instruments constituaient, toujours selon l'organisation iranienne, un "geste de bonne volonté" qui n'a pas été "apprécié" par l'AIEA, mais a plutôt considéré qu'il s'agissait d'une "obligation" de l'Iran.

L'OIEA a cependant indiqué que "plus de 80% des caméras existantes de l'agence fonctionnent conformément à l'accord de sauvegarde et continueront à fonctionner comme avant".

Le porte-parole de l'organisation iranienne, Behrouz Kamalvandi, qui s'est rendu sur un site pour constater l'arrêt de caméras, a affirmé que "d'autres mesures étaient envisagées", précise le communiqué.

Depuis janvier 2016, l'AIEA vérifie et contrôle la mise en œuvre des engagements liés au nucléaire pris par l'Iran dans le cadre de l'accord de Vienne sur le nucléaire conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran.

Le pacte a accordé un allégement des sanctions contre l'Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire pour garantir que Téhéran ne puisse développer une arme nucléaire – ce qu'il a toujours nié vouloir faire.

Mais Washington s'est retiré de l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, jugeant le texte insuffisant et a rétabli les sanctions économiques contre Téhéran, qui, en riposte, s'est progressivement affranchi de ses engagements.

Le manque de coopération de l'Iran

Depuis janvier 2016, l'AIEA vérifie et contrôle la mise en œuvre des engagements liés au nucléaire pris par l'Iran dans le cadre de l'accord de Vienne sur le nucléaire conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran. (AFP)

L'annonce de l'arrêt de ces instruments de surveillance intervient alors que les États-Unis et les trois pays européens parties à l'accord (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont déposé dans la nuit de lundi à mardi auprès de l'AIEA une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération.


La résolution doit être étudiée lors de la réunion du Conseil des Gouverneurs de l'agence onusienne, entamée lundi à Vienne et qui doit se tenir jusqu'à vendredi.

Elle exhorte l'Iran à "coopérer" avec l'AIEA, se focalisant notamment sur un rapport publié à la fin du mois dernier, dans lequel l'Agence a déclaré avoir encore des questions "non clarifiées" sur des traces d'uranium enrichi trouvées sur trois sites, que l'Iran n'avait pas déclarés comme ayant hébergé des activités nucléaires.

"L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés. Il s'agit (de la part des Occidentaux) de maintenir une pression maximale" sur la République islamique, a démenti mercredi Mohammad Eslami, chef de l'OIEA, cité par l'agence officielle Irna.

Le premier blâme contre l'Iran depuis 2020

D'après les dernières estimations de l'AIEA, l'Iran aura bientôt amassé suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour construire une bombe. (AFP)

"Cette décision récente de trois pays européens et des États-Unis de présenter un projet de résolution contre l'Iran est politique", a-t-il poursuivi, affirmant que "l'Iran a maintenu une coopération maximale avec l'AIEA".

Si la résolution est adoptée par le Conseil des gouverneurs, il s'agira du premier blâme contre l'Iran depuis juin 2020.

Au cours des débats mardi à Vienne, Londres, Paris et Berlin (E3) ont dénoncé plus largement "un programme nucléaire avancé comme jamais auparavant", et des activités "sans justification civile crédible".

D'après les dernières estimations de l'AIEA, l'Iran aura bientôt amassé suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour construire une bombe.

"Nous appelons vivement l'Iran à cesser son escalade et à conclure d'urgence l'accord qui est sur la table", ont-ils insisté, en référence aux négociations pour ressusciter le pacte de 2015.

La Chine et la Russie, les deux autres États impliqués dans l'accord, ont fait part de leur opposition à la résolution blâmant l'Iran.

Les négociations entamées il y a plus d'un an pour relancer l'accord nucléaire entre Téhéran et les puissances mondiales ont été suspendues en mars alors qu'une entente semblait à portée de main.

L'un des principaux points de friction dans les négociations est la demande de Téhéran -rejetée par Washington- que les Gardiens de la révolution, le bras idéologique de l'armée iranienne, soient retirés d'une liste noire du terrorisme américain.

Avec AFP
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