©Une affiche du Premier ministre Abiy Ahmed, le 27 novembre à Addis-Abeba. (Photo by EDUARDO SOTERAS / AFP)
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré samedi dans une vidéo affirmant le montrer sur le champ de bataille que l'armée allait « détruire » les rebelles du Tigré, avec lesquels son gouvernement est en guerre depuis plus d'un an.
L'annonce cette semaine de son départ au front pour mener les opérations militaires a notamment suscité le soutien d'artistes et d'athlètes, dont le légendaire marathonien Haile Gebreselassie, qui ont participé samedi à une cérémonie à Addis Abeba, la capitale sur laquelle menacent de marcher les rebelles.
« Vous êtes en train de complètement détruire l'ennemi, il n'y a pas de retour en arrière sans victoire », a déclaré M. Abiy à l'attention de l'armée, dans une vidéo de 34 minutes postée samedi sur Twitter par le bureau du Premier ministre.
« Nous allons gagner, l'ennemi se disperse, il y a des zones que nous devons contrôler », a ajouté le prix Nobel de la paix 2019. « Jusqu'à ce que nous détruisions l'ennemi, il n'y aura pas de repos ».
Mercredi, les autorités ont annoncé sur un média d'Etat que M. Abiy avait laissé la gestion des « affaires courantes » à son vice-Premier ministre Demeke Mekonnen.
Vendredi, un autre média d'Etat a diffusé ce qu'il disait être les premières images de M. Abiy, un ancien lieutenant-colonel, en uniforme, sur le front.
En plus de promettre « d'enterrer » l'ennemi, le Premier ministre y a assuré que l'armée avait pris le contrôle de la ville de Kassagita (dans la région Afar, qui borde l'est du Tigré) et prévoyait notamment de reprendre à proximité le district de Chifra, plus au nord.
Ces déclarations interviennent au terme d'une semaine où les rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) ont revendiqué d'importants gains territoriaux, affirmant se trouver à 220 km d'Addis Abeba.
Le TPLF, qui a dominé la politique éthiopienne pendant 30 ans avant l'arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018, s'est allié à d'autres groupes armés dont l'Armée de libération oromo (OLA), implantée en Oromia, la plus grande région d'Ethiopie qui entoure la capitale.
Les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des médias indépendants y est restreint, rendant difficile toute vérification de l'information.
Le gouvernement affirme que la progression du TPLF est exagérée, dénonçant une couverture médiatique sensationnaliste et des recommandations sécuritaires d'ambassades jugées alarmistes.
« Sacrifice »
Mercredi, des centaines de nouvelles recrues de l'armée ont participé à une cérémonie à Addis Abeba, où l'un des conscrits a affirmé à l'AFP « avoir pleuré » quand le Premier ministre a annoncé rejoindre la ligne de front.
Le même jour, le marathonien et médaillé olympique Feyisa Lilesa a déclaré à un média officiel qu'il irait se battre, l'avancée des rebelles représentant une « grande opportunité » de défendre le pays.
Samedi, une nouvelle manifestation a rassemblé des athlètes et artistes partant rendre visite aux troupes. Parmi eux, le célèbre coureur Haile Gebreselassie a affirmé à l'AFP être déterminé à «se sacrifier et à défendre l'Ethiopie».
Le TPLF, a-t-il ajouté, « déstabilise notre pays au-delà de sa région ».
La guerre a démarré au Tigré en novembre 2020 lorsque M. Abiy y a envoyé l'armée fédérale afin d'en destituer les autorités, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.
M. Abiy avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais, en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré et poursuivi son offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.
Marquée par les atrocités et la famine, la guerre a fait plusieurs milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.
La communauté internationale s'inquiète de la récente escalade du conflit et plusieurs Etats, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie, ont appelé leur citoyens à quitter l'Ethiopie.
Parmi eux également, la France prévoit de rapatrier certains ressortissants dimanche dans un vol charter.
L'envoyé spécial de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président Olusegun Obasanjo, mène des efforts diplomatiques de la communauté internationale pour parvenir à arracher un cessez-le-feu, mais peu de progrès ont été enregistrés jusqu'à présent.
Crédit: AFP
L'annonce cette semaine de son départ au front pour mener les opérations militaires a notamment suscité le soutien d'artistes et d'athlètes, dont le légendaire marathonien Haile Gebreselassie, qui ont participé samedi à une cérémonie à Addis Abeba, la capitale sur laquelle menacent de marcher les rebelles.
« Vous êtes en train de complètement détruire l'ennemi, il n'y a pas de retour en arrière sans victoire », a déclaré M. Abiy à l'attention de l'armée, dans une vidéo de 34 minutes postée samedi sur Twitter par le bureau du Premier ministre.
« Nous allons gagner, l'ennemi se disperse, il y a des zones que nous devons contrôler », a ajouté le prix Nobel de la paix 2019. « Jusqu'à ce que nous détruisions l'ennemi, il n'y aura pas de repos ».
Mercredi, les autorités ont annoncé sur un média d'Etat que M. Abiy avait laissé la gestion des « affaires courantes » à son vice-Premier ministre Demeke Mekonnen.
Vendredi, un autre média d'Etat a diffusé ce qu'il disait être les premières images de M. Abiy, un ancien lieutenant-colonel, en uniforme, sur le front.
En plus de promettre « d'enterrer » l'ennemi, le Premier ministre y a assuré que l'armée avait pris le contrôle de la ville de Kassagita (dans la région Afar, qui borde l'est du Tigré) et prévoyait notamment de reprendre à proximité le district de Chifra, plus au nord.
Ces déclarations interviennent au terme d'une semaine où les rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) ont revendiqué d'importants gains territoriaux, affirmant se trouver à 220 km d'Addis Abeba.
Le TPLF, qui a dominé la politique éthiopienne pendant 30 ans avant l'arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018, s'est allié à d'autres groupes armés dont l'Armée de libération oromo (OLA), implantée en Oromia, la plus grande région d'Ethiopie qui entoure la capitale.
Les communications sont coupées dans les zones de combats et l'accès des médias indépendants y est restreint, rendant difficile toute vérification de l'information.
Le gouvernement affirme que la progression du TPLF est exagérée, dénonçant une couverture médiatique sensationnaliste et des recommandations sécuritaires d'ambassades jugées alarmistes.
« Sacrifice »
Mercredi, des centaines de nouvelles recrues de l'armée ont participé à une cérémonie à Addis Abeba, où l'un des conscrits a affirmé à l'AFP « avoir pleuré » quand le Premier ministre a annoncé rejoindre la ligne de front.
Le même jour, le marathonien et médaillé olympique Feyisa Lilesa a déclaré à un média officiel qu'il irait se battre, l'avancée des rebelles représentant une « grande opportunité » de défendre le pays.
Samedi, une nouvelle manifestation a rassemblé des athlètes et artistes partant rendre visite aux troupes. Parmi eux, le célèbre coureur Haile Gebreselassie a affirmé à l'AFP être déterminé à «se sacrifier et à défendre l'Ethiopie».
Le TPLF, a-t-il ajouté, « déstabilise notre pays au-delà de sa région ».
La guerre a démarré au Tigré en novembre 2020 lorsque M. Abiy y a envoyé l'armée fédérale afin d'en destituer les autorités, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires.
M. Abiy avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais, en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré et poursuivi son offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar.
Marquée par les atrocités et la famine, la guerre a fait plusieurs milliers de morts et plus de deux millions de déplacés.
La communauté internationale s'inquiète de la récente escalade du conflit et plusieurs Etats, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie, ont appelé leur citoyens à quitter l'Ethiopie.
Parmi eux également, la France prévoit de rapatrier certains ressortissants dimanche dans un vol charter.
L'envoyé spécial de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ex-président Olusegun Obasanjo, mène des efforts diplomatiques de la communauté internationale pour parvenir à arracher un cessez-le-feu, mais peu de progrès ont été enregistrés jusqu'à présent.
Crédit: AFP
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