Donald Trump et Elon Musk ont échangé des théories radicales lors d'une conversation sur X, qualifiant les immigrés clandestins de «zombies» et parlant de «coup d'État» contre Joe Biden. La discussion, retardée par des problèmes techniques, a permis à Trump de réaffirmer ses thèmes de campagne tandis que Musk soutenait ses propos, notamment sur l'immigration et le changement climatique. L'échange a été suivi par plus d'un million de personnes en direct.
Donald Trump et son richissime soutien Elon Musk ont échangé un florilège de théories radicales lundi, en comparant les immigrés clandestins à des «zombies» ou en parlant de «coup d'État» contre le président américain Joe Biden, lors d'une conversation sur X, largement retardée par des problèmes techniques.
Le patron du réseau social, également aux manettes de Tesla et Space X, avait promis un moment «très divertissant». Il a surtout permis à M. Trump de recycler ses thèmes de campagne en présence d'un interlocuteur amical, déterminé à ne pas le contredire.
L'ex-président républicain a une nouvelle fois promis «la plus grande déportation de l'histoire» des États-Unis, en affirmant faussement que l'afflux massif de migrants sous l'administration Biden a fait augmenter la criminalité.
«Nous avons des gens qui affluent comme si c'était une (...) apocalypse zombie», a acquiescé M. Musk, qui a longtemps eu une relation compliquée avec M. Trump, mais le soutient publiquement depuis la tentative d'assassinat contre lui le mois dernier.
Le géant de la tech en a profité pour cataloguer Kamala Harris, nouvelle concurrente de M. Trump dans la course à la Maison Blanche, comme une candidate «d'extrême gauche».
À la peine pour contrer l'enthousiasme généré par l'entrée en lice de Mme Harris, M. Trump a remis en cause sa légitimité.
Le renoncement de Joe Biden, plombé par les doutes sur sa santé, «était un coup d'État», a fulminé le tribun de 78 ans.
40 minutes de retard
La discussion a été écoutée par plus d'un million d'utilisateurs en direct, sur une plateforme de laquelle M. Trump avait été banni après l'invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.
Elle a débuté avec plus de 40 minutes de retard, à cause de problèmes techniques présentés par M. Musk comme une cyberattaque. Le milliardaire a évoqué «une attaque DDOS massive», dite de déni de service, destinée à embouteiller les serveurs de l'entreprise pour provoquer une panne.
«Cette attaque massive illustre l'opposition de beaucoup de gens à entendre simplement ce que le président Trump a à dire», lorsque l'échange a finalement démarré.
Embarrassant, l'épisode a rappelé le fiasco déjà subi par X lors de l'entrée en campagne de l'ex-candidat républicain Ron DeSantis, diffusée sur la plateforme et plombée par des problèmes techniques.
Depuis le rachat de Twitter par M. Musk – qui l'a renommé X et a permis à M. Trump d'y réactiver son compte –, la plateforme est mise en cause pour son laxisme face à la désinformation. Ses détracteurs l'accusent aussi d'être devenue un porte-voix pour la droite radicale.
À quelques heures de l'échange, le commissaire européen au numérique Thierry Breton a mis en garde Elon Musk, lui adressant un courrier pour lui rappeler ses obligations de modération.
Camarades
Pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant dans un bistro, sans jamais s'opposer.
M. Trump a par exemple ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par «plus de propriétés en bord de mer». Ce qui ne l'a pas empêché de louer les voitures électriques Tesla produites par son interlocuteur, qu'il trouve «incroyables».
«Ce n'est pas comme si la maison était en feu immédiatement», a abondé M. Musk, qui a félicité le tribun pour ses «tweets épiques».
Trump en a profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong Un. S'il revient au pouvoir, les États-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis.
«Je pense que les gens sous-estiment le risque d'une troisième guerre mondiale», a complété M. Musk.
Le patron a même semblé candidater pour un poste sous une future potentielle administration Trump, en expliquant qu'il aimerait participer à une commission qui «s'assurerait que l'argent des contribuables est dépensé à bon escient».
Une perspective séduisante pour l'ex-président, qui a félicité M. Musk pour les vagues de licenciements qu'il a imposées chez X.
«Vous êtes le meilleur réducteur de coûts», a-t-il complimenté.
À moins de trois mois de l'élection présidentielle, M. Musk a conclu en dramatisant les enjeux du scrutin.
«Je pense que nous sommes à un tournant du destin de la civilisation et je pense que nous devons prendre le bon chemin», a-t-il confié à M. Trump. «Et je pense que vous êtes le bon chemin.»
Par Romain FONSEGRIVES, avec Frankie TAGGART et Lucie AUBOURG, AFP
Donald Trump et son richissime soutien Elon Musk ont échangé un florilège de théories radicales lundi, en comparant les immigrés clandestins à des «zombies» ou en parlant de «coup d'État» contre le président américain Joe Biden, lors d'une conversation sur X, largement retardée par des problèmes techniques.
Le patron du réseau social, également aux manettes de Tesla et Space X, avait promis un moment «très divertissant». Il a surtout permis à M. Trump de recycler ses thèmes de campagne en présence d'un interlocuteur amical, déterminé à ne pas le contredire.
L'ex-président républicain a une nouvelle fois promis «la plus grande déportation de l'histoire» des États-Unis, en affirmant faussement que l'afflux massif de migrants sous l'administration Biden a fait augmenter la criminalité.
«Nous avons des gens qui affluent comme si c'était une (...) apocalypse zombie», a acquiescé M. Musk, qui a longtemps eu une relation compliquée avec M. Trump, mais le soutient publiquement depuis la tentative d'assassinat contre lui le mois dernier.
Le géant de la tech en a profité pour cataloguer Kamala Harris, nouvelle concurrente de M. Trump dans la course à la Maison Blanche, comme une candidate «d'extrême gauche».
À la peine pour contrer l'enthousiasme généré par l'entrée en lice de Mme Harris, M. Trump a remis en cause sa légitimité.
Le renoncement de Joe Biden, plombé par les doutes sur sa santé, «était un coup d'État», a fulminé le tribun de 78 ans.
40 minutes de retard
La discussion a été écoutée par plus d'un million d'utilisateurs en direct, sur une plateforme de laquelle M. Trump avait été banni après l'invasion du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.
Elle a débuté avec plus de 40 minutes de retard, à cause de problèmes techniques présentés par M. Musk comme une cyberattaque. Le milliardaire a évoqué «une attaque DDOS massive», dite de déni de service, destinée à embouteiller les serveurs de l'entreprise pour provoquer une panne.
«Cette attaque massive illustre l'opposition de beaucoup de gens à entendre simplement ce que le président Trump a à dire», lorsque l'échange a finalement démarré.
Embarrassant, l'épisode a rappelé le fiasco déjà subi par X lors de l'entrée en campagne de l'ex-candidat républicain Ron DeSantis, diffusée sur la plateforme et plombée par des problèmes techniques.
Depuis le rachat de Twitter par M. Musk – qui l'a renommé X et a permis à M. Trump d'y réactiver son compte –, la plateforme est mise en cause pour son laxisme face à la désinformation. Ses détracteurs l'accusent aussi d'être devenue un porte-voix pour la droite radicale.
À quelques heures de l'échange, le commissaire européen au numérique Thierry Breton a mis en garde Elon Musk, lui adressant un courrier pour lui rappeler ses obligations de modération.
Camarades
Pendant deux heures, les deux milliardaires sont apparus comme deux camarades discutant dans un bistro, sans jamais s'opposer.
M. Trump a par exemple ironisé sur le changement climatique, en expliquant que la montée des océans se traduira par «plus de propriétés en bord de mer». Ce qui ne l'a pas empêché de louer les voitures électriques Tesla produites par son interlocuteur, qu'il trouve «incroyables».
«Ce n'est pas comme si la maison était en feu immédiatement», a abondé M. Musk, qui a félicité le tribun pour ses «tweets épiques».
Trump en a profité pour vanter ses relations avec des dirigeants autoritaires comme le président russe Vladimir Poutine ou le Nord-Coréen Kim Jong Un. S'il revient au pouvoir, les États-Unis seront plus en sécurité sur la scène mondiale, a-t-il promis.
«Je pense que les gens sous-estiment le risque d'une troisième guerre mondiale», a complété M. Musk.
Le patron a même semblé candidater pour un poste sous une future potentielle administration Trump, en expliquant qu'il aimerait participer à une commission qui «s'assurerait que l'argent des contribuables est dépensé à bon escient».
Une perspective séduisante pour l'ex-président, qui a félicité M. Musk pour les vagues de licenciements qu'il a imposées chez X.
«Vous êtes le meilleur réducteur de coûts», a-t-il complimenté.
À moins de trois mois de l'élection présidentielle, M. Musk a conclu en dramatisant les enjeux du scrutin.
«Je pense que nous sommes à un tournant du destin de la civilisation et je pense que nous devons prendre le bon chemin», a-t-il confié à M. Trump. «Et je pense que vous êtes le bon chemin.»
Par Romain FONSEGRIVES, avec Frankie TAGGART et Lucie AUBOURG, AFP
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