©(Matthieu Rondel / AFP)
Selon les premières estimations des instituts de sondage, le Rassemblement national est arrivé dimanche largement en tête du premier tour d'élections législatives historiques qui pourraient ouvrir les portes du pouvoir à l'extrême droite pour la première fois sous la Vᵉ République.
Avec 34,2-34,5% des suffrages, le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen et ses alliés devancent le Nouveau Front populaire réunissant la gauche, qui obtient 28,5-29,1%, loin devant le camp d'Emmanuel Macron à 20,5-21,5%, lors de ce vote marqué par une participation en forte hausse, selon les estimations publiées à 20h00 par Ipsos et Ifop. Les Républicains qui n'ont pas fait alliance avec le RN s'établissent à 10%.
Les premières projections en sièges pour la future Assemblée nationale, à prendre avec beaucoup de précautions, envisagent pour le RN et ses alliés une forte majorité relative, voire une majorité absolue à l'issue du second tour, dimanche prochain. Les projections varient fortement, Ipsos prévoyant 230-280 sièges, Ifop 240-270 et Elabe étant la seule organisation à le placer dans la fourchette de la majorité absolue avec 260-310 sièges.
Après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale, annoncée par le chef de l'État au soir de la déroute de ses candidats aux élections européennes du 9 juin, le paysage politique devrait être profondément bouleversé.
Il s'agit en réalité de 577 scrutins pour choisir autant de députés, et la reconfiguration dépendra des dynamiques d'ici au second tour, dimanche prochain, et des éventuels désistements et consignes de vote dans chaque circonscription. D'autant que le second tour devrait être marqué par un nombre record de triangulaires potentielles.
«Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour», a affirmé Emmanuel Macron dans une déclaration écrite transmise aux médias dès 20h00. Il a salué la «participation élevée» qui «témoigne de l'importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique». «Leur choix démocratique nous oblige», a-t-il ajouté, après avoir réuni les chefs des partis avec lesquels il gouverne depuis 2017.
Alors que le «front républicain» contre l'extrême droite n'a cessé de se fissurer au fil des ans, le président de la République n'a pas totalement clarifié l'attitude à suivre en cas de duels entre le RN et le NFP ou de triangulaires. Des ténors de son camp semblaient jusqu'ici plutôt pencher pour un «ni RN, ni La France insoumise», fustigé par la gauche et critiqué jusque dans son propre camp.
À gauche, écologistes, socialistes et communistes ont annoncé qu'ils se retireront si un autre candidat est mieux placé pour faire barrage au RN.
À LFI, Jean-Luc Mélenchon demande aux électeurs de ne pas donner de voix aux lepénistes, mais sans parler de désistements. Son parti devrait préciser dimanche soir sa position pour le second tour.
Avec le meilleur score de son histoire au premier tour d'un scrutin, améliorant celui déjà record des européennes, le RN entrevoit la perspective inédite d'obtenir une majorité relative ou absolue le 7 juillet.
Incarné par le visage lisse de son jeune président Jordan Bardella, 28 ans, le parti lepéniste espère transformer l'essai dans une semaine.
Si Jordan Bardella entrait à Matignon, ce serait la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'un gouvernement issu de l'extrême droite dirigerait la France. Le président du RN a toutefois prévenu qu'il n'accepterait le poste de Premier ministre que si son parti détenait la majorité absolue.
Il s'agirait aussi d'une cohabitation inédite entre Emmanuel Macron, président proeuropéen, et un gouvernement beaucoup plus hostile à l'Union européenne. Ce qui pourrait faire des étincelles au sujet des prérogatives des deux têtes de l'exécutif, notamment en matière de diplomatie et défense.
Un autre scénario possible est celui d'une Assemblée bloquée, sans alliance envisageable entre des camps très polarisés, au risque de plonger la France dans l'inconnu.
Malgré des divergences qui pouvaient sembler irréconciliables, la gauche est parvenue à s'unir dans la foulée de la dissolution. Mais les différends entre LFI et ses partenaires, notamment sur le leadership contesté de Jean-Luc Mélenchon, ont vite ressurgi et souvent parasité la campagne de cette coalition en forme de clin d'œil au Front populaire mené par Léon Blum en 1936.
Pendant ce temps, rien n'a semblé freiner la dynamique du RN en campagne sur le pouvoir d'achat et contre l'immigration: ni le flou sur l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron, ni les polémiques sur les binationaux, ni les propos sulfureux de certains candidats d'extrême droite.
Au terme de cette journée qui a vu un fort afflux dans les bureaux de vote, la participation devrait s'établir au moins à 65% des inscrits, selon les instituts de sondage. Soit bien au-delà des 47,51% de 2022, mais en deçà des 67,9% des dernières législatives organisées après une dissolution, en 1997.
Par Francesco FONTEMAGGI et Antoine MAIGNAN avec AFP
Avec 34,2-34,5% des suffrages, le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen et ses alliés devancent le Nouveau Front populaire réunissant la gauche, qui obtient 28,5-29,1%, loin devant le camp d'Emmanuel Macron à 20,5-21,5%, lors de ce vote marqué par une participation en forte hausse, selon les estimations publiées à 20h00 par Ipsos et Ifop. Les Républicains qui n'ont pas fait alliance avec le RN s'établissent à 10%.
Les premières projections en sièges pour la future Assemblée nationale, à prendre avec beaucoup de précautions, envisagent pour le RN et ses alliés une forte majorité relative, voire une majorité absolue à l'issue du second tour, dimanche prochain. Les projections varient fortement, Ipsos prévoyant 230-280 sièges, Ifop 240-270 et Elabe étant la seule organisation à le placer dans la fourchette de la majorité absolue avec 260-310 sièges.
Après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale, annoncée par le chef de l'État au soir de la déroute de ses candidats aux élections européennes du 9 juin, le paysage politique devrait être profondément bouleversé.
Il s'agit en réalité de 577 scrutins pour choisir autant de députés, et la reconfiguration dépendra des dynamiques d'ici au second tour, dimanche prochain, et des éventuels désistements et consignes de vote dans chaque circonscription. D'autant que le second tour devrait être marqué par un nombre record de triangulaires potentielles.
«Large rassemblement»
«Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour», a affirmé Emmanuel Macron dans une déclaration écrite transmise aux médias dès 20h00. Il a salué la «participation élevée» qui «témoigne de l'importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique». «Leur choix démocratique nous oblige», a-t-il ajouté, après avoir réuni les chefs des partis avec lesquels il gouverne depuis 2017.
Alors que le «front républicain» contre l'extrême droite n'a cessé de se fissurer au fil des ans, le président de la République n'a pas totalement clarifié l'attitude à suivre en cas de duels entre le RN et le NFP ou de triangulaires. Des ténors de son camp semblaient jusqu'ici plutôt pencher pour un «ni RN, ni La France insoumise», fustigé par la gauche et critiqué jusque dans son propre camp.
À gauche, écologistes, socialistes et communistes ont annoncé qu'ils se retireront si un autre candidat est mieux placé pour faire barrage au RN.
À LFI, Jean-Luc Mélenchon demande aux électeurs de ne pas donner de voix aux lepénistes, mais sans parler de désistements. Son parti devrait préciser dimanche soir sa position pour le second tour.
Avec le meilleur score de son histoire au premier tour d'un scrutin, améliorant celui déjà record des européennes, le RN entrevoit la perspective inédite d'obtenir une majorité relative ou absolue le 7 juillet.
Incarné par le visage lisse de son jeune président Jordan Bardella, 28 ans, le parti lepéniste espère transformer l'essai dans une semaine.
Si Jordan Bardella entrait à Matignon, ce serait la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'un gouvernement issu de l'extrême droite dirigerait la France. Le président du RN a toutefois prévenu qu'il n'accepterait le poste de Premier ministre que si son parti détenait la majorité absolue.
Il s'agirait aussi d'une cohabitation inédite entre Emmanuel Macron, président proeuropéen, et un gouvernement beaucoup plus hostile à l'Union européenne. Ce qui pourrait faire des étincelles au sujet des prérogatives des deux têtes de l'exécutif, notamment en matière de diplomatie et défense.
Assemblée bloquée?
Un autre scénario possible est celui d'une Assemblée bloquée, sans alliance envisageable entre des camps très polarisés, au risque de plonger la France dans l'inconnu.
Malgré des divergences qui pouvaient sembler irréconciliables, la gauche est parvenue à s'unir dans la foulée de la dissolution. Mais les différends entre LFI et ses partenaires, notamment sur le leadership contesté de Jean-Luc Mélenchon, ont vite ressurgi et souvent parasité la campagne de cette coalition en forme de clin d'œil au Front populaire mené par Léon Blum en 1936.
Pendant ce temps, rien n'a semblé freiner la dynamique du RN en campagne sur le pouvoir d'achat et contre l'immigration: ni le flou sur l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron, ni les polémiques sur les binationaux, ni les propos sulfureux de certains candidats d'extrême droite.
Au terme de cette journée qui a vu un fort afflux dans les bureaux de vote, la participation devrait s'établir au moins à 65% des inscrits, selon les instituts de sondage. Soit bien au-delà des 47,51% de 2022, mais en deçà des 67,9% des dernières législatives organisées après une dissolution, en 1997.
Par Francesco FONTEMAGGI et Antoine MAIGNAN avec AFP
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