Masoud Pezeshkian, un espoir réformateur pour l'Iran
Les Iraniens se rendent aux urnes vendredi pour une élection présidentielle marquée par la candidature d’un réformiste, Masoud Pezeshkian, qui s’est lancé seul dans la course électorale, face à un camp conservateur divisé, et qui espère bien percer.

Né en 1954 dans l'Azerbaïdjan occidental, Masoud Pezeshkian a fait des études de médecine, à la suite desquelles il s’est employé à soigner les blessés sur les lignes de front pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988).

En 1994, un accident de circulation coûte la vie à sa femme et à l'un de ses enfants. Il élèvera seul sa fille et ses fils.

M. Pezeshkian occupe le poste de ministre de la Santé entre 2001 et 2005, sous la présidence du réformiste Mohammad Khatami. Il remporte à cinq reprises un siège au Parlement iranien, devenant vice-président de la Chambre entre 2016 et 2020.

Il présente sa candidature à la présidence de la République en 2021, mais le Conseil des Gardiens de la révolution – qui conserve un droit de veto sur les candidats – fait obstacle à démarche.

Très éloquent, il bénéficiera probablement des voix des électeurs des régions azéries. Toutefois, il n'est pas certain qu'il puisse convaincre un nombre suffisant de partisans modérés de se rendre aux urnes après des années de faible participation.

«Relations constructives» avec l'Occident

M. Pezeshkian se concentre sur l'amélioration de la vie quotidienne des Iraniens, confrontés à une inflation élevée, au chômage et à une dépréciation record de la monnaie sous le poids des sanctions américaines.

Il est favorable à l’établissement de «relations constructives» avec l'Occident, lesquelles aideront à «sortir l'Iran de son isolement».

Selon Hamshahri, un média iranien, lors d'un récent débat télévisé, Masoud Pezeshkian a affirmé que «les statistiques montrent que chaque fois que nous parvenons à un accord (avec l'Occident), l'inflation diminue et la croissance économique reprend». «Si nous pouvions lever les sanctions, les Iraniens pourraient vivre confortablement», a-t-il ajouté.


Il avait déjà plaidé pour la conclusion d’un accord sur le nucléaire avec l'Occident, et avait déclaré à ce sujet: «Sommes-nous censés être perpétuellement hostiles aux États-Unis, ou aspirons-nous à résoudre nos problèmes avec ce pays?»

Ambiguïté interne

Les lois sur le port obligatoire du hijab en Iran ont constitué un enjeu majeur de la campagne électorale.

Même les candidats les plus ultraconservateurs ont pris leurs distances par rapport au traitement brutal que la police réserve aux femmes qui ne portent pas le hijab.

La position de M. Pezeshkian sur la question reste cependant ambiguë. Lors des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, en 2022, il avait remis en cause le récit officiel de la mort de la jeune femme. Cependant, il avait également critiqué la répression des manifestations qu’il a réduites par la suite à «une simple révolte».

Quoi qu’il en soit, il reste attaché à une réforme des lois répressives. «Pendant 40 ans, nous avons essayé de contrôler le hijab, mais nous n'avons fait qu'aggraver la situation», selon celui qui a promis de «limiter, tant que faire se peut, les patrouilles de la police des mœurs».

Cependant, le port du hijab est obligatoire lors de ses propres rassemblements de campagne.

Partisan des Gardiens de la Révolution

M. Pezeshkian soutient ouvertement les Gardiens de la Révolution iraniens (IRGC). Il a déjà porté l'uniforme de l'IRGC lors de certaines réunions en réponse aux critiques selon lesquelles il ne serait pas suffisamment favorable à la révolution. En 2019, il avait condamné la déclaration des États-Unis désignant l'IRGC comme organisation terroriste.

 
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