Conflit régional: de Beyrouth, Parolin appelle à accepter les propositions de paix
Le secrétaire d'État du Vatican, Pietro Parolin, a appelé mercredi, depuis Beyrouth, les belligérants au Moyen-Orient à accepter les «propositions de paix», estimant que la région vivait «un moment grave». Il a par ailleurs appelé «toutes les parties libanaises à assumer leurs responsabilités et à élire sans tarder un président de la République».

Au dernier jour de sa visite pastorale à Beyrouth, à l’invitation de l’Ordre de Malte au Liban, le numéro 2 du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a répercuté les inquiétudes du Saint-Siège face aux risques d’une guerre dans la région et à la vacance présidentielle au Liban, lors de deux conférences de presse qu’il a tenues au terme de ses entretiens à Aïn el-Tiné, avec le président de la Chambre, Nabih Berry, et au Sérail, avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

«Le Moyen-Orient vit un moment grave. Le Saint-Siège (..) demande que soient accueillies les propositions de paix, afin que cessent les armes de chaque côté, que les otages à Gaza soient relâchés, que les aides nécessaires arrivent sans obstacle à la population palestinienne (...)», a déclaré le numéro deux du Vatican.

Il faisait allusion à la proposition du président américain, Joe Biden, qui avait présenté le 31 mai un plan pour un arrêt des hostilités entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Ce plan, selon lui, permettrait également de «mettre fin au conflit» à la frontière israélo-libanaise.


«Le Liban, le Moyen-Orient, le monde entier n'a certainement pas besoin d'une guerre», a-t-il ajouté, alors que les craintes d’un élargissement du conflit militaire entre le Hezbollah et Israël s’accentuent.

Concernant le dossier libanais, Mgr Parolin a affirmé que «le Saint-Siège est sérieusement préoccupé par l'actuelle vacance» de la présidence de la République. L'élection d'un chef de l'État est «une nécessité urgente et absolue», a-t-il souligné, exprimant l'espoir «que les partis politiques pourront trouver sans tarder une solution». «Seul un président de la République peut diriger le pays et symboliser son unité. C’est lui qui garantit le respect de la Constitution, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale du pays», a-t-il insisté, appelant au «respect de la Constitution et de la dignité du peuple libanais qui est fatigué, inquiet et qui se sent humilié à cause du vide institutionnel».

Il a indiqué, en réponse à une question, que le problème que pose le blocage «ne relève pas de la seule responsabilité des chrétiens, mais de toutes les parties dans le pays, lesquelles se doivent de l'assumer». «C’est à partir de là qu’une solution interviendra», a-t-il ajouté, tout en admettant que des «facteurs externes» contribuent à la crise en cours.

De son côté, M. Mikati a appelé à «ne pas lier la stabilité du Liban et ses intérêts à des conflits extrêmement compliqués et des guerres interminables».
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