JO 2024: le Belem et la flamme olympique mettent le cap sur Marseille
©Le Belem trois-mâts français du XIXe siècle quitte le port du Pirée avec la flamme olympique à son bord pour entamer son voyage vers la France un jour après que la Grèce a remis le flambeau des Jeux de 2024 aux organisateurs parisiens. Angelos Tzortzinis/AFP
Cap sur Marseille! À trois mois de l'ouverture des Jeux de Paris 2024, le trois-mâts Belem a largué les amarres samedi matin dans le port grec du Pirée avec à son bord la flamme olympique, attendue triomphalement le 8 mai dans la cité phocéenne.

Le président du comité d'organisation des JOP, Tony Estanguet, a exprimé "une grande émotion" au moment d'entamer ce périple, lui qui avait reçu la veille la flamme des mains du président du comité olympique hellénique Spyros Capralos lors d'une cérémonie au Stade panathénaïque.

"Maintenant, nous allons (la) ramener en France avec ce bateau, le Belem, qui date lui aussi de 1896", année des premiers Jeux olympiques de l'ère moderne. "Quelle fantastique coïncidence!" a-t-il ajouté.

Fleuron du patrimoine maritime

Navire de 58 mètres, ce fleuron du patrimoine maritime français, classé monument historique depuis 1984, avait été en effet construit au XIXe siècle aux chantiers Dubigeon de Nantes.

Il a effectué 33 campagnes commerciales jusqu'en 1914 transportant dans sa coque d'acier des marchandises du Brésil, de Guyane et des Antilles. Victime de la concurrence des bateaux à vapeur, il a été sauvé de l'abandon par le duc de Westminster qui l'a transformé en yacht.

Revendu ensuite en 1921 au brasseur Arthur Ernest Guinness, le Belem a accosté en 1952 à Venise pour devenir navire-école, avant d'être racheté en 1979 par la Caisse d'Épargne, qui créera un an plus tard la Fondation Belem pour lancer sa restauration.

Samedi matin, le trois-mâts était accompagné au large du port du Pirée par la trière Olympias, une galère de combat antique qui appartient à la marine grecque, et par 25 voiliers, devant plusieurs dizaines de curieux qui observaient sous un soleil voilé la scène derrière des grilles de sécurité.

Des spectateurs qui devraient être bien plus nombreux le 8 mai, à son arrivée à Marseille, créée vers 600 avant J.⁠-⁠C. par les Grecs sous le nom de "Massalia".

Quelque 150.000 personnes sont attendues pour l'accueillir et un dispositif exceptionnel de sécurité est prévu, avec notamment 6.000 membres des forces de l'ordre mobilisés.


Cette arrivée "sera le début concret d'un voyage qui sera fantastique pour tous les Français", a dit samedi la ministre des Sports et des Jeux, Amélie Oudéa-Castéra, depuis la Grèce.

L'occasion aussi selon elle d'envoyer "un message au monde entier pour leur dire que nous les accueillerons" et de mettre en avant un "message de paix".

Dimanche, le navire empruntera d'abord le canal de Corinthe, une prouesse d'ingénierie du XIXe siècle construite avec la contribution de banques et d'ingénieurs français.

Arrivée sous haute sécurité

Avant d'entrer dans le Vieux-Port en mai, le Belem paradera dans la rade de la cité phocéenne et sera accompagné de 1.024 bateaux. Des animations sont prévues sur terre et en mer toute la journée.

Toujours du côté des festivités, Tony Estanguet a annoncé vendredi que le nageur Florent Manaudou, quadruple médaillé olympique et champion olympique du 50 mètres nage libre en 2012, serait le premier relayeur de la flamme sur le sol français.

Le lendemain débutera le relais olympique dans la ville, avec des passages prévus à la basilique Notre-Dame de la Garde et au Stade Vélodrome.

La flamme traversera ensuite le pays, visitant notamment les Antilles et la Polynésie française, jusqu'à Paris, où se déroulera la cérémonie d'ouverture des Jeux, prévus du 26 juillet au 11 août.

Le tout dans un contexte géopolitique tendu et marqué notamment par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.
Commentaires
  • Aucun commentaire