Pour le nonce à Damas, le moment n'est pas venu pour un rapatriement des déplacés syriens
Le nonce apostolique en Syrie, le cardinal Mario Zenari, a déclaré, samedi, que «les circonstances ne sont pas favorables» pour un rapatriement des déplacés syriens, tout en reconnaissant que «le Liban n'est plus en mesure de supporter la présence massive de réfugiés syriens sur son territoire».

S'exprimant dans le cadre d'une conférence épiscopale de Caritas, à Grado, dans la province italienne de Gorizia, il a justifié ses réserves quant à un retour des Syriens chez eux par les conditions de vie difficiles au plan socio-économique en Syrie, où «90% de la population vit désormais en dessous du seuil de la pauvreté».

Mgr Zenari a rappelé, à cette occasion, des chiffres «alarmants» fournis par les Nations unies, à savoir 16,7 millions de personnes vivant dans la pauvreté, soit les trois quarts de la population syrienne. «Le nombre de personnes ayant besoin d'aide humanitaire a augmenté de 9% par rapport à l'année précédente», a-t-il noté.

Une proportion et des chiffres pourtant analogues à ceux du Liban, où 80% de la population vit dans la pauvreté, selon les estimations des agences de l'ONU et où la situation au niveau socio-économique ne fait qu'empirer en raison de l'inflation, de l'absence de réformes et, dans certaines régions, notamment rurales, de la concurrence déloyale.


Pour le nonce, le dossier des réfugiés syriens requiert «une solution politique qui, malheureusement, selon les analystes, reste lointaine».

Au moment où «90% de la population (syrienne) vit désormais en dessous du seuil de pauvreté», le problème ne peut pas être résolu «par la charité seule», selon lui.

Ces propos interviennent dans le contexte des efforts déployés par le gouvernement libanais, en collaboration avec la communauté internationale, pour trouver un règlement à la situation des déplacés syriens au Liban. Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, en a discuté, ce samedi matin, avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Bkerké.

Pour aider la Syrie, «les prochaines élections européennes seront, en effet, cruciales». «Il est essentiel de choisir des personnes capables de provoquer un changement dans ce qui se passe dans le monde», a conclu le cardinal Zenari.
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