©(Photo de JOHN THYS/AFP)
La Commission européenne a proposé, mardi, de renforcer drastiquement l’industrie de défense de l’UE face à la menace russe, afin de rendre les Européens moins dépendants des États-Unis dans la production d’armements.
Après deux ans de guerre en Ukraine et des décennies de coupes dans les budgets de défense, les Européens doivent désormais «passer à la vitesse supérieure», a affirmé, mardi, devant la presse, le commissaire européen Thierry Breton, en charge des industries de défense à Bruxelles.
La Commission souhaite ainsi que d’ici 2030, «50% des équipements» militaires commandés par les États membres soient fournis par l’industrie européenne, a dit la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager.
Aujourd’hui, 68% des achats d’armement réalisés dans l’UE au profit de l’Ukraine se font auprès de fabricants américains, a précisé de son côté M. Breton.
«Nous devons prendre davantage de responsabilités pour notre propre sécurité, tout en restant, bien entendu, totalement engagés dans l’Otan», a soutenu Mme Vestager.
La nouvelle stratégie de défense européenne, présentée mardi, sera dotée d’un budget initial de 1,5 milliard d’euros. «Ce n’est pas beaucoup d’argent», a reconnu Mme Vestager. Mais cette somme servira d’incitation, de bonus pour les États membres à chaque fois qu’ils voudront mettre leurs ressources en commun pour acquérir ou développer la production d’armes en Europe, a-t-elle ajouté. «Le véritable financement viendra des États membres», a-t-elle précisé.
Les pays de l’UE ont dépensé 58 milliards d’euros l’an dernier pour acquérir des armes, a indiqué, de son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Le budget de l’UE ne va pas «remplacer» les budgets nationaux pour atteindre cette somme, a-t-il souligné.
Le but est de rattraper le retard et de rendre l’industrie européenne aussi compétitive que sa rivale américaine. Bruxelles propose donc aux 27 un «mécanisme européen» de ventes d’armes proche du modèle américain.
Les États-Unis disposent d’une réserve stratégique d’armements leur permettant de répondre à une demande urgente. Ils fabriquent un peu plus que ce que le contrat d’armement prévoit afin de constituer ce stock mobilisable très rapidement si nécessaire et sans appel d’offres.
L’idée est, qu’à terme, les Européens fassent la même chose en se regroupant à cinq ou six pour constituer une réserve dans un équipement spécifique, afin de rendre les industriels européens aussi réactifs que leurs rivaux américains.
Ensuite, il faut donner de la visibilité aux industriels européens en favorisant des commandes fermes sur le long terme, a expliqué un responsable européen.
Thierry Breton avait un moment évoqué le chiffre de 100 milliards d’euros pour atteindre les objectifs fixés, tout en reconnaissant, mardi, qu’il faudra encore «travailler» pour convaincre les Européens à dépenser une telle somme.
En attendant, la Commission suggère d’utiliser les revenus générés par les avoirs russes gelés en Europe pour augmenter ce budget initial de 1,5 milliard d’euros. Quelque 200 milliards d’euros d’avoirs russes de la banque centrale de Russie ont été gelés en Europe.
Olivier Baube / AFP
Après deux ans de guerre en Ukraine et des décennies de coupes dans les budgets de défense, les Européens doivent désormais «passer à la vitesse supérieure», a affirmé, mardi, devant la presse, le commissaire européen Thierry Breton, en charge des industries de défense à Bruxelles.
La Commission souhaite ainsi que d’ici 2030, «50% des équipements» militaires commandés par les États membres soient fournis par l’industrie européenne, a dit la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager.
Aujourd’hui, 68% des achats d’armement réalisés dans l’UE au profit de l’Ukraine se font auprès de fabricants américains, a précisé de son côté M. Breton.
«Nous devons prendre davantage de responsabilités pour notre propre sécurité, tout en restant, bien entendu, totalement engagés dans l’Otan», a soutenu Mme Vestager.
La nouvelle stratégie de défense européenne, présentée mardi, sera dotée d’un budget initial de 1,5 milliard d’euros. «Ce n’est pas beaucoup d’argent», a reconnu Mme Vestager. Mais cette somme servira d’incitation, de bonus pour les États membres à chaque fois qu’ils voudront mettre leurs ressources en commun pour acquérir ou développer la production d’armes en Europe, a-t-elle ajouté. «Le véritable financement viendra des États membres», a-t-elle précisé.
Les pays de l’UE ont dépensé 58 milliards d’euros l’an dernier pour acquérir des armes, a indiqué, de son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Le budget de l’UE ne va pas «remplacer» les budgets nationaux pour atteindre cette somme, a-t-il souligné.
«Mécanisme européen»
Le but est de rattraper le retard et de rendre l’industrie européenne aussi compétitive que sa rivale américaine. Bruxelles propose donc aux 27 un «mécanisme européen» de ventes d’armes proche du modèle américain.
Les États-Unis disposent d’une réserve stratégique d’armements leur permettant de répondre à une demande urgente. Ils fabriquent un peu plus que ce que le contrat d’armement prévoit afin de constituer ce stock mobilisable très rapidement si nécessaire et sans appel d’offres.
L’idée est, qu’à terme, les Européens fassent la même chose en se regroupant à cinq ou six pour constituer une réserve dans un équipement spécifique, afin de rendre les industriels européens aussi réactifs que leurs rivaux américains.
Ensuite, il faut donner de la visibilité aux industriels européens en favorisant des commandes fermes sur le long terme, a expliqué un responsable européen.
Thierry Breton avait un moment évoqué le chiffre de 100 milliards d’euros pour atteindre les objectifs fixés, tout en reconnaissant, mardi, qu’il faudra encore «travailler» pour convaincre les Européens à dépenser une telle somme.
En attendant, la Commission suggère d’utiliser les revenus générés par les avoirs russes gelés en Europe pour augmenter ce budget initial de 1,5 milliard d’euros. Quelque 200 milliards d’euros d’avoirs russes de la banque centrale de Russie ont été gelés en Europe.
Olivier Baube / AFP
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