La montée des fascismes et la nouvelle guerre froide

La fin de l’ère de post-guerre froide avance de manière spectaculaire et fracassante. Elle laisse peu de doute sur l’émergence d’une déferlante totalitaire sur un arc stratégique transcontinental qui nous rappelle celui de l’ancienne guerre froide. On n’est plus dans la conjecture et les projections de scénarios hypothétiques, on est en pleine guerre avec des conflits en action, d’autres en gestation et des guerres civiles larvées ou en cours. Le conflit en Ukraine, la réactivation du conflit israélo-palestinien, les politiques de déstabilisation initiées par l’Iran, la Russie, la Chine, la Turquie et l’Azerbaïdjan sont doublés par les politiques de répression domestiques des néo-totalitarismes crypto-communiste et islamiste.
Les professions de foi pacifistes sont aussi fallacieuses que celles de l’ancienne guerre froide et servent de relais stratégiques et idéologiques à des impérialismes belliqueux. Le retour des totalitarismes s’articule autour des anciens axes russe et chinois, doublés des dictatures fascistes en Iran, en Turquie et en Azerbaïdjan, leurs émules latino-américains (Venezuela, Nicaragua, Cuba) et les pseudo-avocats de la voie alternative dûment représentée par le Brésil de Lula et le Mexique de Lopez Obrador. Les marges du déni et de la naïveté se rétrécissent, au fur et à mesure que les conflits avancent sur le terrain de manière irréversible. Nous sommes devant des scénarios d’interdépendance qui laissent peu de place à des approches séquencées et à des visions compartimentées, qui dissimulent la trame commune des conflits par procuration et des politiques de subversion aux connotations idéologiques et stratégiques accentuées.

Le conflit en Ukraine, la politique de subversion iranienne, turque et azérie au Moyen-Orient et dans le Caucase (Artsakh et Arménie orientale), ainsi que les politiques de répression en Iran, en Turquie, au Venezuela, au Nicaragua et à Cuba, ne sont que les revers de la nouvelle trame géostratégique en émergence. La politique de sanctuarisation s’impose sur l’ensemble de ce schéma géopolitique disparate et ne peut, sous aucun rapport, tolérer des velléités qui remettent en cause des équilibres et des rapports de force qui s’inscrivent dans des configurations stratégiques aux contours précis. L’alliance transatlantique est tenue par une politique d’endiguement hermétique en Ukraine, afin de casser la dynamique de subversion russe qui vise la sécurité transatlantique et l’intégrité de la communauté européenne. La défaite du Hamas et la destruction des plates-formes opérationnelles des stratégies de subversion iranienne et turque ont pour contrepartie la recherche de solutions négociées aux conflits israélo-palestinien et syrien, la stabilisation du Liban, de l’Irak et du Yémen, en plus d’un soutien résolu aux oppositions de l’intérieur. Ce schéma s’applique, mutatis mutandis, aux scénarios latino-américains et de l’Arménie orientale.
Les démocraties occidentales, doivent, pour leur part, éviter les embardées de gauche et de droite propulsées par les migrations sauvages causées par les faillites d’États en Afrique sub-saharienne, au Moyen-Orient et en Amérique latine, l’abêtissement idéologique du wokisme et ses canulars anti-souverainistes, le populisme de droite, la résurgence des politiciens providentiels et le pacte des hommes forts (Poutine-Trump), l’instrumentalisation de la justice internationale par les dictatures en question et leurs épigones, sans compter l’absence d’une politique de puissance ferme en vue de contrecarrer la montée des fascismes, pareille à celle d’Obama en Syrie et en Ukraine (2013, 2014). La paix est une question de rapports de force et de fermeté lorsque des enjeux stratégiques de taille sont en question.
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