Costa Brava: une nouvelle crise des déchets à l'horizon?

Une nouvelle crise des déchets pourrait éclater incessamment, les municipalités de la banlieue sud de Beyrouth menaçant d’interdire, à partir du dimanche 7 janvier, que les déchets des cazas du Chouf, Aley et Baabda soient déversés dans la décharge de Costa Brava.
Située à Choueifate, celle-ci risque une saturation prochaine, d’autant que 1.700 tonnes y sont déversées quotidiennement, alors qu’elle a été conçue pour en recevoir 1.000, d’après un communiqué récent du président de la Fédération des municipalités de la banlieue sud de Beyrouth, Mohammad Dergham. Pour lui, la décharge de Costa Brava doit être réservée aux seuls déchets de la banlieue sud et de Choueifate. Sollicité par Ici Beyrouth, il s’est abstenu de tout commentaire.
Pour rappel, les décharges de Costa Brava et de Bourj Hammoud-Jdeidé sont les deux décharges officielles mises en place en 2016, un an après que la crise des déchets a éclaté, en 2015, à la suite de la fermeture de la décharge de Naamé. La décharge de Costa Brava, rapidement saturée, a été agrandie en 2018, et celle de Bourj Hammoud-Jdeideh en 2021.
Épargner au pays une crise supplémentaire
Des tractations sont actuellement en cours pour épargner au pays une crise supplémentaire. «Le gouvernement, en coopération avec le chef du Parlement, devrait œuvrer pour ajourner, d’au moins six mois la fermeture de la décharge, en vue de trouver des solutions radicales au problème des déchets», a déclaré à Ici Beyrouth Ghayath Yazbeck, président de la commission parlementaire de l’Environnement, qui avait tenu une réunion urgente, jeudi, consacrée au dossier de la décharge de Costa Brava. «Ce problème est purement politique et la solution devrait être également politique», a-t-il insisté. Mais, a-t-il déploré, «avec un gouvernement d’expédition des affaires courantes, je crains qu’on ne puisse rien faire».

Pour le ministre sortant de l’Environnement, Nasser Yassine, qui avait pris la parole à la réunion de jeudi, il est essentiel de rouvrir le centre de tri de Amroussié, qui devrait desservir cette décharge, mais qui est fermé depuis plusieurs années. «Nous collaborons avec le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR) afin de rouvrir cette usine», avait-il déclaré, à l’issue de la réunion, soulignant qu’il existait «des problèmes liés au financement». Ce problème devrait être réglé, d’après lui, au cours du prochain Conseil des ministres.
M. Yassine a en outre souligné la nécessité de «réhabiliter l’usine de compostage de Bourj Hammoud», qui avait été détruite par la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Un problème financier se pose à ce niveau aussi.
Une solution globale
Pour Pierre Bou Assi, député de Baabda, la solution au problème récurrent des déchets «doit être durable».  «Le secteur doit être privatisé, mais pas comme c’était le cas avec les entreprises corruptrices qui ont mis la main sur ce secteur avec le coût le plus élevé du monde», a-t-il lancé, prônant, par ailleurs, une stratégie de gestion des déchets qui repose essentiellement sur le tri à la source et le recyclage.
Quant à Hady Aboul Hosn, député de Baabda, il a mis en garde contre une situation similaire à celle de 2015, à la suite de la fermeture de la décharge de Naamé. «Pour remédier à cette crise, il est nécessaire de développer un plan global et de ne plus recourir à des solutions partielles», a-t-il dit à Ici Beyrouth. Il a assuré que les négociations sont intensifiées en vue de trouver une solution globale au problème. «C’est la responsabilité du gouvernement et de toutes les forces actives sans exception», a-t-il fait remarquer.
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