Attaque contre les forces kurdes irakiennes, qui accusent Bagdad
©(Safin HAMID, AFP)
Une base des Peshmergas, les forces de sécurité du Kurdistan d'Irak, a été visée par des attaques de drones dans la nuit de samedi à dimanche. Le gouvernement de cette région autonome a immédiatement pointé du doigt des groupes liés au pouvoir central, proche de l'Iran.

Une base des forces armées du Kurdistan irakien a été visée dans la nuit par "deux attaques de drones", entraînant des dégâts matériels, ont indiqué dimanche les autorités régionales qui pointent du doigt des "éléments hors-la-loi financés" par Bagdad.

Ces attaques n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat. Elles interviennent au moment où les forces américaines et celles de la coalition internationale antijihadistes déployées en Irak sont visées par des attaques lancées par "la Résistance islamique en Irak", une nébuleuse de combattants issus de groupes armées pro-iraniens.

Les attaques ont visé un quartier général des Peshmergas, alliés de la coalition antijihadistes dirigée par les États-Unis, dans le district de Salaheddine de la province d'Erbil et ont uniquement causé des "dégâts matériels", a rapporté le gouvernement de la région autonome du Kurdistan (nord) dans un communiqué.

Elles se sont produites samedi soir "vers 23h45 (20h45 GMT) au moyen de deux drones", a précisé la même source.

Le gouvernement régional a accusé des "éléments hors-la-loi" d'avoir mené les attaques "avec l'aide et le soutien de mercenaires", fustigeant un "acte dangereux".

Ces groupes, a-t-il encore affirmé, "sont financés par le gouvernement fédéral" de Bagdad, avec lequel le Kurdistan entretient des relations tendues.

Ouverture d'une enquête

Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani "doit prendre des mesures efficaces pour dissuader ces groupes et leur demander des comptes", a écrit le chef du gouvernement local du Kurdistan, Masrour Barzani, sur X (anciennement Twitter), sans désigner nommément les factions auxquelles il fait allusion.

Dans la foulée, M. Soudani a "ordonné l'ouverture d'une enquête approfondie sur cette attaque criminelle", en coordination avec les services de sécurité du Kurdistan irakien, a indiqué son service de presse.

Le gouvernement irakien est soutenu par des partis pro-iraniens, dont certains sont la vitrine politique de factions du Hachd al-Chaabi, d'anciens paramilitaires proches de Téhéran désormais intégrés aux troupes régulières.

Jusqu'à présent, Washington a dénombré plus de 106 attaques contre ses forces en Irak et en Syrie depuis le 17 octobre, dix jours après le déclenchement de la guerre à Gaza, selon un décompte rapporté par un responsable militaire américain.

La plupart de ces attaques ont été revendiquées par la "Résistance islamique en Irak".

Malo Pinatel, avec AFP
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