Les Lyonnais reviennent à Marseille après le traumatisme du 29 octobre
©FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Plus d'un mois après le report de leur match en raison du caillassage du car lyonnais, Marseille et Lyon se retrouvent mercredi au Vélodrome dans un contexte de recrudescence des violences dans le football français, marqué par la mort d'un supporter nantais samedi.

Les incidents, nombreux cette saison dans et aux abords des stades de Ligue 1, ont atteint leur paroxysme avec le drame survenu avant le match Nantes-OGC Nice à la Beaujoire, un fan nantais ayant succombé aux coups de couteau d'un chauffeur de VTC transportant des supporteurs niçois.

Avant cet évènement tragique, ce sont les images de la triste soirée du 29 octobre qui avaient fait le tour du monde. Avant son arrivée au stade Vélodrome de Marseille, le car transportant les joueurs et le staff de l'équipe lyonnaise avait été pris pour cible et caillassé. Plusieurs vitres du car avaient été brisées et l'entraîneur lyonnais Fabio Grosso, depuis démis de ses fonctions, avait été sérieusement blessé au visage.

Le match avait été annulé puis reporté à ce mercredi, dans le même stade, par la Ligue de football professionnel (LFP), suscitant les critiques de Lyon qui réclamait la tenue de la rencontre sur terrain neutre. L'appel de l'OL a ensuite été jugé "irrecevable" par la Fédération française de football (FFF).

- "Antagonisme" -

Les autorités ont donc la pression après les critiques sur le manque de policiers présents autour du Vélodrome fin octobre pour un "Olympico" toujours à risque ces dernières années, alors que le déplacement des supporters lyonnais avait été autorisé.

Il sera interdit cette fois. Mercredi, "le dispositif de sécurité de ce match est adapté à l'antagonisme très fort entre les supporters marseillais et lyonnais, exacerbé par ce qui s'est passé la dernière fois", a expliqué à l'AFP la préfète de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camilleri.

"L'attaque du bus des joueurs, l'attaque du bus des supporters, la réaction des supporters lyonnais qui sont descendus des bus pour s'en prendre aux Marseillais, puis les provocations à la haine dans le parcage lyonnais à l'encontre des Marseillais, tout ça n'était pas propice à la venue des supporters lyonnais et le dispositif tient compte de ça", a-t-elle ajouté.

La préfecture de police n'a pas souhaité donner d'éléments chiffrés quant aux effectifs mobilisés, ni sur le parcours du car lyonnais. Les joueurs lyonnais vont arriver mercredi à bord d'un car banalisé et au vitrage renforcé et logeront dans un hôtel hors de la ville, selon l'OL.


- "Basta" -

Le football français ne veut en tout cas pas se réveiller jeudi matin avec une nouvelle gueule de bois après les violences accumulées ces dernières semaines.

Le 9 octobre, le match Montpellier-Clermont avait été interrompu après le jet d'un pétard à proximité du gardien clermontois Mory Diaw. Le 26 novembre, un car de supporters brestois a été caillassé après un match à Montpellier.

Cette violence a pris une tournure plus dramatique samedi avec la mort du supporter de Nantes lors d'une altercation avec des fans niçois, pour laquelle un chauffeur de VTC a été mis en examen et incarcéré lundi.

"Basta, ça suffit!", a tonné la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui s'est prononcée mardi pour "un moratoire" concernant les déplacements de supporters "d'ici le 18 décembre", date d'une réunion de l'Instance nationale du supportérisme. Le président de la LFP Vincent Labrune a lui plaidé pour "des mesures radicales".

C'est dans ce climat tendu que la commission de discipline de la LFP va se prononcer mercredi sur les cris de singe et les saluts nazis de certains supporters lyonnais présents au Vélodrome le 29 octobre avant le report de la rencontre.

Le 22 novembre, alors qu'une décision était attendue, la LFP avait indiqué "mettre le dossier en délibéré dans l'attente d'éléments complémentaires".

Pierre Daccache, avec AFP
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