Valeur à la hausse des réserves en or du Liban
La valeur des réserves en or du Liban n’a de cesse d’augmenter depuis un an. Elles ont été évaluées à 18,4 milliards de dollars américains fin octobre, accusant une hausse de 21,7% en glissement annuel.
Les réserves en or dont dispose la Banque du Liban (BDL) s’élèvent à plus de 13.000 lingots et 600.000 pièces, selon un rapport d’audit effectué par la société ALS Inspection UK, mandatée par KPMG, en coopération avec le Fonds monétaire international (FMI).
La valeur de cet or a été évaluée à 18,4 milliards de dollars fin octobre, en augmentation de 10,6% ou de 1,8 milliard de dollars par rapport à décembre 2022, et de 21,7%  ou de 3,3 milliards de dollars en glissement annuel. La plus haute valeur des réserves en or de la BDL a culminé à 18,7 milliards de dollars, le 15 avril 2023.
À noter que cet audit ne compte pas les 40,2% des réserves d’or stockées à Fort Knox, aux États-Unis, sachant que l’ensemble des réserves d’or du Liban s’élève à 286 tonnes ou 9,22 millions d’onces troy (OZT) (1OZT=31,1 grammes).
Quid des raisons de cette augmentation valeureuse des réserves en or?
L’économiste en chef de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, considère que la guerre à Gaza n’est pas la principale raison de l’augmentation récente du prix de l’or, même si elle y a contribué, en raison de la ruée sur ce métal. Il explique que la principale raison reste l’accélération des flux de capitaux entre mars et mai 2023 vers les fonds négociés en bourse (ETF Exchange Traded Fund) adossés à l’or (Gold Backed Exchange Traded Funds) qui sont des titres conçus pour suivre le cours de l’or. Ils permettent aux investisseurs de s’exposer au prix de l’or sans avoir à acheter le métal physique.
Une autre raison importante, poursuit M. Ghobril, est «la baisse du prix des bons de trésor américains (T-bonds), donc l’augmentation des rendements de ces derniers».
Pas d’impact sur l’économie

Pour l’économiste Fouad Zmokhol, aucun doute ne subsiste, l’économie de guerre avec un risque d’enlisement régional entraîne une hausse du prix des métaux et du pétrole. Si l’OPEP arrive toutefois à contenir le cours du pétrole, celui de l’or est plus difficile à maîtriser étant donné la «ruée vers l’or».
Il estime néanmoins que la valorisation de l’or du Liban n’aura aucun impact positif sur l’économie nationale parce que le prix de l’économie de guerre est beaucoup plus élevé, surtout en l’absence de réformes. Il rappelle à cet égard qu’une croissance d’environ 3% était prévue pour la fin de l’année 2023, mais qu’elle n’aura pas lieu, puisque les deux millions de touristes attendus pour les fêtes de fin d’année ne viendront probablement pas et que les investissements prévus sont à l’arrêt.
M. Zmokhol rappelle que cet or n’est pas utilisé. «Ce ne sont que des valeurs comptables sans aucun effet sur notre économie», conclut-il.
Jusqu’où peut grimper le cours de l’or?
Depuis le début de l’année 2023, le cours de l’or n’a pas cessé de bondir et les analystes prévoient que cette hausse se poursuive, notamment avec l’inflation, l’accumulation d’or par certains pays et les risques de récession.
Pour certains experts des cours des métaux précieux, si les tendances économiques se poursuivent ou s’accentuent, le cours de l’or pourrait rapidement dépasser les 2.100 dollars.
L’once d’or s’échangeait lundi à 1.938,05 dollars et le gramme à 58,40 dollars.
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