Liban-sud: La France a adressé des messages directs au Hezbollah, affirme Macron
Alors que la guerre continue de faire rage entre Israël et le Hamas et que les échanges d’artillerie entre le Hezbollah et l’armée israélienne s’intensifient à la frontière sud, les contacts diplomatiques, tant au niveau libanais qu’occidental, s’accélèrent pour éviter un dérapage qui plongerait le Liban dans le brasier israélo-palestinien.

Depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël, Beyrouth se trouve ainsi au cœur d’une activité diplomatique intense, accueillant les représentants de plusieurs États soucieux d’éviter que le Liban ne soit entraîné, malgré lui, dans la guerre qui se déroule non loin de lui, si jamais le Hezbollah décide de s’y engager.

À ce sujet, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé vendredi soir, que la France a fait passer des messages au Hezbollah pour éviter une escalade.

La France a fait passer "très directement" des messages de modération et de désescalade au Hezbollah libanais afin de le dissuader d'entrer dans le conflit entre Israël et le Hamas palestinien, a-t-il déclaré à quelques journalistes.

"Nous avons passé très directement par le biais de notre ambassadeur et de nos services, des messages au Hezbollah. Nous les avons aussi passés aux autorités libanaises", a-t-il dit. "Il y a eu des tirs de roquettes mais il n'y a pas eu une escalade aujourd'hui en la matière. Nous restons cependant très prudents. Nous passons quotidiennement ces messages de modération", a ajouté M. Macron, qui n'a pas exclu un déplacement au Proche-Orient, dans les prochains jours.

Plus tôt dans l'après-midi, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, avait reçu un appel téléphonique, vendredi, du secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, pendant que la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite officielle à Beyrouth, associait sa voix à celle de ses homologues américain, français, britannique et autres officiels occidentaux pour insister sur le fait que le Liban doit se tenir à l’écart du conflit militaire en cours à Gaza.

Mme Baerbock qui s’est entretenue avec le chef du gouvernement d’expédition des affaires courantes, Najib Mikati, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a souligné devant eux «la nécessité d'éviter les erreurs de calcul». Elle a ensuite appelé à «maintenir le Liban aussi loin que possible du conflit» entre le Hamas et Gaza, en faisant référence aux tirs d’artillerie du Hezbollah contre Israël.


Entretien Lecornu-Slim

À son tour, M. Mikati a informé la ministre allemande des efforts qu’il mène «pour rétablir le calme dans le sud du Liban», appelant dans ce cadre à «faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses agressions contre le Liban». Il a en outre souligné la nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza.

Pour sa part, M. Bou Habib a fait état d’une concordance de vues avec Mme Baerbock sur le fait que «la mise en œuvre de la solution qui consiste à établir deux États en Israël représente la porte d'entrée au règlement des causes du conflit actuel à Gaza». «Nous comptons sur l'influence de l'Allemagne en Europe et dans le monde pour qu’un cessez-le-feu immédiat soit instauré à Gaza et pour que les convois d’aides puissent entrer dans l’enclave», a fait valoir M. Bou Habib. Il a ensuite mis en garde contre les répercussions de ce conflit «non seulement sur la sécurité de notre région, mais aussi sur celle de l'Europe en particulier et du monde en général».

Parallèlement, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a pris contact avec son homologue libanais, Maurice Slim, pour lui répéter le même message: «Il faut que le Liban reste à l’abri des conséquences du conflit qui se déroule sur le territoire palestinien».

Tout en rappelant que le Liban «demeure une question centrale pour la France», M. Lecornu a insisté sur l’importance du rôle de la Finul dans le Sud et sur la nécessité d’«éviter toute escalade».

Pendant ce temps, le conseiller principal de la défense britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, le maréchal Martin Sampson, clôturait une visite de deux jours au Liban, qu’il a effectuée dans le cadre d'une tournée régionale incluant l'Égypte et la Jordanie.

M. Sampson, qui a rencontré le général Joseph Aoun et M. Najib Mikati, a réaffirmé dans ses messages «le soutien indéfectible du Royaume-Uni aux Libanais et aux forces régulières», selon un communiqué de l’ambassade. Mais il a surtout «réitéré la position du Royaume-Uni selon laquelle le Liban ne doit pas être entraîné dans un conflit régional».
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