Washington surveillera de près l'utilisation des fonds iraniens
Les États-Unis expriment leur intention de surveiller attentivement l'utilisation par l'Iran des six milliards de dollars gelés en Corée du Sud, qui seront débloqués en vertu de l'accord conclu avec Téhéran concernant l'échange mutuel de prisonniers.

Les États-Unis disent vouloir être "vigilants" quant à l'utilisation par l'Iran des six milliards de dollars gelés en Corée du Sud et qui seront débloqués dans le cadre de l'accord conclu avec Téhéran sur un échange réciproque de prisonniers.

Ils ont confirmé lundi qu'ils allaient autoriser le transfert de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud, dans le cadre de cet accord conclu en août.

Selon Washington, l'Iran n'a le droit d'utiliser ces six milliards de dollars que pour des achats humanitaires tels que des denrées alimentaires et des médicaments.

Téhéran a cependant affirmé lundi avoir la possibilité d'acheter "tout bien non sanctionné" par les États-Unis, et "d'utiliser pleinement ces fonds débloqués", pas seulement pour acheter "des médicaments et de la nourriture".

L'opposition républicaine au président Joe Biden a dénoncé, pour sa part, une "rançon" faite à un État considéré par Washington comme soutenant le terrorisme, ce que le porte-parole a réfuté: "Les États-Unis ne donnent rien à l'Iran et ne lui verse pas de l'argent".


Il a précisé que les fonds étaient en cours de transfèrement sur des comptes bancaires au Qatar en transitant par des banques intermédiaires européennes, initialement réticentes à y participer.

Dans le cadre des sanctions américaines contre l'Iran, de telles transactions sont en effet interdites, ce qui explique les dispenses accordées par le secrétaire d'État américain Antony Blinken afin de libérer les fonds iraniens.

L'administration Biden a reconnu avoir fait des "choix difficiles", soulignant que sa priorité était de libérer les Américains et que l'argent appartenait au préalable à l'Iran.

Le porte-parole s'est gardé, par ailleurs, de fixer un calendrier pour l'échange de prisonniers -- cinq citoyens américains détenus en Iran contre 5 Iraniens détenus aux États-Unis --, tout en indiquant que cela n'aurait pas lieu "cette semaine".

Dans le cadre de l'accord, Téhéran a placé cinq détenus américains d'origine iranienne en résidence surveillée avant leur probable transfert au Qatar, peut-être en parallèle de l'Assemblée générale de l'ONU, la semaine prochaine à New York, à laquelle devrait participer le président iranien Ebrahim Raïssi.

Maria Chami avec AFP
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