Syrie: trois membres du Congrès américain en zone rebelle
©Une délégation de représentants américains pose pour une photo avec des enfants orphelins lors de leur visite d'un hôpital dans la ville frontalière syrienne d'Azaz, dans le nord de la province d'Alep tenue par les rebelles, le 27 août 2023. (Photo Bakr ALKASEM / AFP)
Trois membres de la Chambre des représentants américaine ont visité une zone rebelle contrôlée par des groupes pro-turcs au nord de la Syrie, dimanche 27 août. Ces derniers, venus inspecter l'acheminement de l'aide humanitaire, ont toutefois évité de se rendre en territoire contrôlé par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham.

Trois membres de la Chambre des représentants américaine ont effectué une rare visite dimanche dans une zone rebelle du nord de la Syrie, contrôlée par des factions pro-turques, a constaté l'AFP sur place.

Joe Wilson, Victoria Spartz et Dean Phillips se sont rendus dans un hôpital de la ville de Azaz (province d'Alep) depuis la Turquie en passant par le poste-frontière de Bab al-Salama, où ils ont été accueillis par une banderole arborant le message "Bienvenue en Syrie libre", entourée de drapeaux de la révolution syrienne.

"Le but de la visite était d'observer la situation dans les zones libérées", a affirmé à l'AFP le responsable des relations publiques au sein du gouvernement intérimaire soutenu par la Turquie, Yasser el-Hajji.

"Ceux qui cherchent à normaliser et conclure des accords avec (le président syrien) Bachar al-Assad font affaire avec la mort elle-même", a fustigé vendredi sur X (anciennement Twitter) le député Joe Wilson.

Les élus ont rencontré des orphelins de la guerre civile ayant fait depuis 2011 plus de 500.000 morts, avant d'écourter leur visite pour des raisons de sécurité, a indiqué à l'AFP un membre de leur escorte.

Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) est le principal groupe actif dans la dernière poche d'opposition armée comprenant une grande partie de la province d'Idleb et des territoires limitrophes des provinces d'Alep, Hama et Lattaquié.


D'autres factions rebelles moins influentes, soutenues à des degrés divers par la Turquie, sont aussi présentes.

"Afin d'éviter toute controverse aux Etats-Unis, ils ont choisi de ne pas continuer vers Jindayris, dans les territoires contrôlés par HTS", selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, HTS est qualifié de groupe "terroriste" par Washington.

Selon M. Abdel Rahmane, les parlementaires "souhaitaient évaluer le travail du gouvernement intérimaire afin d'étudier la possibilité de faire parvenir l'aide humanitaire via Bab el-Salama au lieu de Bab el-Hawa", contrôlé par HTS.

En vertu d'un mécanisme de l'ONU déployé en 2014, Bab al-Hawa était le dernier poste-frontière avec la Turquie par lequel les agences humanitaires onusiennes pouvaient acheminer l'aide humanitaire sans autorisation préalable du gouvernement syrien.

Le 11 juillet, ce mécanisme dénoncé par Damas comme une violation de sa souveraineté n'a pas été reconduit, avant que l'ONU n'annonce début août un accord avec le régime pour le maintenir pendant six mois via Bab al-Hawa.

Malo Pinatel, avec AFP
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