Des drones ukrainiens secouent Moscou et la Crimée
©(Photo: Ekaterina ANISIMOVA / AFP)
Les tensions entre la Russie et l'Ukraine montent d'un cran avec des attaques de drones ukrainiens à Moscou et en Crimée. Des cibles stratégiques ont été touchées, incluant un bâtiment proche du ministère de la Défense à Moscou et un dépôt de munitions en Crimée. 

La Russie a affirmé lundi avoir neutralisé deux drones ukrainiens à Moscou durant la nuit, dont un s'est écrasé près du ministère de la Défense, tandis que de nouvelles frappes ont touché la Crimée, notamment un dépôt de munitions visé par l'Ukraine. Parallèlement, Russie a lancé une attaque aux drones contre un hangar abritant une cargaison de graines, dans la région d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine.

La région de Moscou n'avait pas été la cible de drones depuis près de trois semaines. L'attaque intervient après que Kiev a promis des représailles aux frappes russes sur Odessa, menées ce week-end et qui ont fait deux morts et ravagé une cathédrale historique dans la ville portuaire. Moscou a démenti lundi avoir pris pour cible la cathédrale.

Pour en revenir aux frappes de la nuit de dimanche à lundi, un drone a frappé le centre d'affaires de la rue Likhatcheva, situé proximité du ministère de la Défense, à Moscou. Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a déclaré que les frappes de drones avaient touché des bâtiments "non résidentiels" vers 4 heures du matin, heure locale (01H00 GMT).

Moscou et sa région, situées à plus de 500 km de la frontière ukrainienne, ont déjà été été visées par des attaques de drones, dont une qui a touché le Kremlin en mai.

Le 4 juillet, la Russie avait annoncé avoir abattu cinq drones au-dessus de la région moscovite. Cette attaque n'avait fait ni victimes ni dégâts, selon Moscou, mais perturbé trois heures durant le fonctionnement de Vnoukovo, l'un des trois grands aéroports internationaux de la capitale.

Une vue d'un centre d'affaires endommagé sur la rue Likhacheva après une attaque présumée de drone à Moscou le 24 juillet 2023.
(Photo: STRINGER / AFP)

Cette nouvelle attaque sur Moscou fait écho à celles qui touchent depuis une semaine la Crimée annexée et le sud de l'Ukraine, où les tensions se sont encore accentuées après l'abandon lundi dernier par Moscou d'un accord clé pour l'exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire.


En Crimée, un dépôt de munitions a été touché lors d'une nouvelle frappe ukrainienne de drones, dans le district de Djankoï, dans le nord de la péninsule annexée, a rapporté lundi le gouverneur russe Sergueï Asksionov qui a précis que onze drones "ennemis" ont été abattus. La population locale sera évacuée temporairement dans un rayon de 5 kilomètres autour du dépôt, a-t-il indiqué, et la circulation des trains dans ce district est suspendue.

Par ailleurs, une nouvelle attaque russe de drones a également ciblé une infrastructure portuaire ukrainienne dans la région d'Odessa et détruit un hangar à grains, a indiqué lundi le commandement opérationnel ukrainien pour le sud du pays.

L'Ukraine avait promis dimanche des "représailles" aux tirs de "19 missiles" russes sur Odessa, dont le centre historique a été inscrit en début d'année par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.

Régulièrement visée par des frappes de Moscou, cette cité portuaire ukrainienne a subi une nouvelle attaque nocturne, dans la nuit de samedi à dimanche, dans laquelle deux personnes ont péri et 22 autres ont été blessées, dont au moins quatre enfants, selon les autorités ukrainiennes.

La cathédrale de la Transfiguration a été en grande partie détruite. Murs effondrés, icônes brûlées, lustres bringuebalants: ce splendide édifice de plus de 200 ans est ravagé.

Vingt-cinq monuments ont subi des dégâts dans les frappes de dimanche, selon le gouverneur régional Oleg Kiper, accusant l'armée russe d'avoir "délibérément orienté ses missiles vers le centre historique d'Odessa", ce que Moscou a démenti.

L'armée russe assure ne viser que des sites militaires. Dimanche, elle a affirmé avoir bombardé des lieux où "des actes terroristes contre la Russie à l'aide de drones navals étaient en préparation".

Pierre Daccache, avec AFP
Ici Beyrouth
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