Iran: un centre éducatif fermé pour «incitation» à la révolte
Un important réseau de centres éducatifs a été fermé par les autorités iraniennes pour avoir "incité" les élèves à participer aux "émeutes". En cause, notamment des textes du poète révolutionnaire iranien Farrokhi Yazdi qui inciteraient à la révolte. 

Les autorités iraniennes ont fermé un important réseau de centres éducatifs pour avoir "incité" les élèves à participer aux manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini en septembre, a annoncé lundi une agence officielle.

"Le centre éducatif Gaj a provoqué des perturbations" dans "la préparation des examens de littérature persane pendant les émeutes", a annoncé l'agence Irna, citant le chef de l’Organisation des écoles privées, Ahmad Mahmoudzadeh.

Il faisait ainsi allusion au mouvement de contestation ayant suivi la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune kurde iranienne détenue par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.

Les autorités accusent Gaj d'avoir choisi, pour les examens, des textes du poète révolutionnaire iranien du XXè siècle Farrokhi Yazdi incitant à la révolte contre le pouvoir monarchique de son époque.


Fondé en 2002, Gaj est l'un des principaux centres de préparation aux examens d'entrée à l'université. Il a également été récompensé à plusieurs reprises pour ses manuels scolaires.

À l'automne, plusieurs centaines de personnes, dont des membres de forces de l'ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées lors du mouvement de contestation. Les manifestations s'étaient étendues aux écoles et aux universités, notamment en octobre dernier.

Dimanche, la police nationale a annoncé avoir rétabli les patrouilles pour sanctionner les femmes de plus en plus nombreuses à ne pas porter le voile dans les lieux publics, dix mois après la mort de Mahsa Amini.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire