Un plateau de rêve pour le centenaire des 24 Heures du Mans
Qui de Ferrari, Porsche ou encore Cadillac réussira à déloger Toyota de son piédestal en terres sarthoises ? Pour leur centenaire, les 24 Heures du Mans s'offrent une édition exceptionnelle de mercredi à dimanche, portée par le retour de constructeurs historiques venus ajouter de l'histoire à l'Histoire.

Cette 91e édition qui boucle un premier siècle d'existence pour la plus célèbre des courses d'endurance verra le retour en catégorie reine Hypercar de Peugeot, Cadillac, Porsche - détentrice du record de victoires au Mans (19) - mais surtout de Ferrari, 50 ans après sa dernière participation.

Voir la légendaire écurie au cheval cabré "de retour au Mans pour gagner, c'est exceptionnel", savoure auprès de l'AFP Pierre Fillon, président de l'Automobile club de l'ouest (ACO), organisateur de la course.

Cet engouement des constructeurs est notamment porté par le nouveau règlement qui permet désormais de faire courir les mêmes voitures en championnat du monde d'endurance (WEC) et dans le championnat américain IMSA.

Un engouement qui dépassera ce week-end largement les limites de piste puisque, autour du mythique circuit long de 13,629 km, l'ACO attend un record de quelque 300.000 spectateurs.

Toyota, l'équipe à battre

Le centenaire ferait presque oublier qu'il s'agit là de la 4e manche du WEC que domine pour l'instant Toyota, grâce à ses trois victoires (Sebring, Portimao, Spa).

Ces dernières années, les 24 Heures du Mans tournaient souvent au duel au sommet entre les deux bolides de la marque japonaise. Face au favori légitime de cette édition, la concurrence s'est toutefois largement étoffée par rapport à 2022 puisque le nombre d'engagés dans la catégorie Hypercar a plus que triplé, passant de cinq voitures à 16.

"Si l'on parvient à monter sur la première marche du podium, la victoire sera encore plus spéciale", assure à l'AFP le Néo-Zélandais Brendon Hartley, tenant en titre avec le Suisse Sébastien Buemi et le Japonais Ryo Hirakawa au volant de la Toyota N.8.

L'autre Toyota, la N.7, victorieuse en 2021, sera pilotée par le Britannique Mike Conway, le Japonais Kamui Kobayashi et l'Argentin José Maria Lopez.

Mais gare à la concurrence! Pour son retour au plus haut niveau de l'endurance, Ferrari, pour l'instant 2e au championnat, voudrait frapper fort au Mans avec ses deux prototypes.


"Nous savons que les Toyota sont puissantes ici, mais Ferrari a un énorme potentiel", assure le Britannique James Calado, dont la 499P N.51 a terminé en haut de la feuille des temps à l'issue des premiers tests dimanche, devant Toyota, visiblement en difficulté.

"Nous allons devoir leur mettre la pression", rétorque son coéquipier italien, l'ancien pilote de Formule 1 Antonio Giovinazzi. "Mais dans une course qui dure 24 heures, tout le monde peut se battre pour la victoire", rappelle aussi l'Italien. "Ceux qui feront le moins d'erreurs pourront faire la différence".

LeBron James au départ

Peugeot, qui a effectué son retour en catégorie reine après l'édition 2022 des "24 Heures", alignera deux 9X8, tout comme Cadillac qui s'élancera samedi avec deux prototypes dont l'un, le N.3, sera piloté par l'ancien pilote français de F1 Sébastien Bourdais, natif du Mans.

La Cadillac V-Series.R N.311 de l'équipe Action Express Racing, engagée en IMSA, sera également au départ.

Porsche, dont la dernière participation en catégorie reine -et la dernière victoire- remonte à 2017, tentera de renouer avec le succès avec l'un de ses trois prototypes 963 (plus un sous les couleurs de Hertz Jota).

Enfin, les équipes américaine Glickenhaus et autrichienne Vanwall tenteront de déjouer les pronostics lors de cette course historique, avec respectivement deux et un bolide.

En tout, 62 voitures sont engagées: outre les 16 Hypercar, 24 courront dans la catégorie LMP2 (des prototypes plus standardisés et moins rapides), 21 en LMGTE Am (pilotées par des amateurs associés à des professionnels). Une voiture "innovante" sera également présente, conduite par trois pilotes dont le champion de F1 2009 Jenson Button.

Parmi les autres pilotes attendus, le Français Simon Pagenaud, vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis en 2019, fera son retour en LMP2, douze ans après sa dernière apparition sur l'épreuve.

Le départ sera donné samedi à 17h00 (Beyrouth) par le quadruple champion de NBA LeBron James.
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