Assad à Jeddah: Paris réitère sa méfiance
Mettre fin au terrorisme d'Etat, au trafic de captagon, condamner les crimes du régime, assurer le retour des réfugiés et la sécurité pour les opposants: la ministre française des AE Catherine Colonna a rappelé mercredi, devant le Sénat, les positions inflexibles de la France face à la fin de l'isolement arabe du régime syrien.

La France a des "intérêts propres à défendre concernant la Syrie", a souligné mercredi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna au moment où le président syrien Bachar al-Assad refait son retour sur la scène diplomatique arabe.

Paris doit soutenir ses "alliés kurdes", lutter contre le terrorisme, contre le trafic de drogue, contre l'impunité pour les crimes du régime syrien ou encore soutenir un retour volontaire des réfugiés et contribuer à l'accès humanitaire, a estimé Catherine Colonna, pendant une audition devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat.

La ministre française a relevé la nécessité, d'une manière plus générale, de se doter d'une diplomatie française "agile et cohérente" face à "un monde en perpétuel mouvement", "de plus en plus conflictuel et fragmenté".


Catherine Colonna a pris à titre d'exemple la région du Golfe où les pays arabes ont "infléchi de façon presque soudaine leur politique" au moment où l'Iran se rapproche du seuil de fabrication d'une bombe nucléaire.

Outre la normalisation des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite, sous l'égide de la Chine, "les Saoudiens, autrefois fers de lance du soutien à l'opposition à l'armée syrienne, ont entrepris un spectaculaire rapprochement avec Damas, en surmontant l'absence de consensus entre les partenaires arabes", a-t-elle observé.

"Nous devons encore mieux analyser, pour mieux anticiper, comprendre et mieux déployer notre action, réagir plus vite", a insisté Catherine Colonna.

Roger Barake, avec AFP
Ici Beyrouth
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