Lors d'une rencontre bilatérale avec son homologue égyptien, le ministre turc des Affaires étrangères a annoncé "préparer une rencontre" entre les présidents turc et égyptien. Il s'agirait d'une première, après une décennie de brouille entre les deux pays.  Les désaccords demeurent cependant nombreux, notamment au niveau du soutien turc aux Frères musulmans, organisation considérée comme terroriste par le Caire, ainsi que sur la question libyenne. 

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a annoncé samedi au Caire "préparer une rencontre" entre les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour sceller la fin d'une décennie de brouille entre les deux pays.

Lors d'une conférence de presse avec son homologue égyptien Sameh Choukri, M. Cavusoglu a dit "vouloir restaurer les relations diplomatiques entre les deux pays au plus haut niveau".

"Il est possible que l'on soit en désaccord dans le futur mais nous ferons tout pour éviter de rompre nos relations à nouveau", a-il-assuré.

M. Cavusoglu avait reçu M. Choukri fin février en Turquie après le séisme qui a affecté près d'un sixième de la population turque.

Les relations turco-égyptiennes se sont réchauffées ces derniers mois, après une décennie de mésentente, le Caire accusant Ankara de soutenir les Frères musulmans (AFP)


Au lendemain du séisme du 6 février qui a fait près de 48.500 morts en Turquie, les deux hommes s'étaient parlé par téléphone après avoir échangé leur toute première poignée de main en novembre à la Coupe du monde au Qatar, un autre pays avec lequel l'Égypte a récemment renoué après l'avoir accusé de proximité avec les Frères musulmans.

Samedi, M. Cavusoglu a assuré qu'"après les élections" turques, dont la présidentielle prévue le 14 mai, "notre président rencontrera le président Sissi".

Mais les désaccords demeurent entre les deux capitales, Istanbul étant devenue "la capitale" des médias arabes critiques de leurs gouvernements, en particulier ceux proches de la confrérie des Frères musulmans, considérés comme "terroristes" par Le Caire.

Et les intérêts du Caire et d'Ankara divergent également en Libye où la Turquie a envoyé conseillers militaires et drones contre le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu notamment par l'Égypte.

Sami Erchoff avec AFP
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