C’est le ciel qui est tombé sur la tête des Libanais mardi soir avec l’annonce surprise du relèvement du taux du dollar douanier qui est passé de 15.000 LL à 45.000LL, soit trois fois plus que sa valeur du 1er décembre 2022 au 28 février 2023. À «Ici Beyrouth», les forces économiques ont assuré que le gouvernement leur a fait violence, au même titre que les consommateurs.
Le relèvement du dollar douanier à 45.000 livres libanaises est une mesure de rabibochage fragile et amateuriste du pouvoir, qui tourne en rond et emporte dans son tourbillon le dernier carré du bastion de résilience de la population. Pour se justifier, les milieux du gouvernement évoquent une mesure prise dans la perspective d'une unification du taux du dollar officiel, et pour payer les salaires des fonctionnaires, qui ont triplé avec l’entrée en vigueur de la loi de Finance de 2022. Ces arguments ne tiennent plus la route, vu l’état de déliquescence dans lequel se trouve le Liban et l'obstination des autorités à ne pas lancer des réformes structurelles sérieuses. Rebelote donc: la mesure prise mardi soir par le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, en accord avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, serait suivie, dans la logique des choses, par une révision à la hausse des taux de retrait des dollars libanais (lollars) fixés dans les circulaires 154 et 158 de la Banque du Liban (BDL) et probablement par le taux du dollar officiel. Entre temps, le dollar sur le marché noir enregistre des records et les Libanais broient du noir.
Une fuite en avant
Même s’il s’agit d’une fuite en avant, d’amateurisme économique, ou d’un suicide collectif, toutes les mesures prises par le pouvoir sont effectuées sur une base juridique légale. Le budget 2022 a accordé au ministre des Finances la prérogative d’ajuster «graduellement» le taux du dollar douanier ainsi que le référentiel pour le calcul des taxes. Normalement, cela devrait se faire dans le cadre d'un programme rationnel de redressement financier, fondé sur une certaine vision d'avenir qui n'existe malheureusement pas.
Concrètement, pour ce qui est des salaires mensuels des fonctionnaires de 2ᵉ et de 3ᵉ catégorie, rien n’aura changé. Retirés sur base du taux subventionné de la plateforme de la BDL, Sayrafa, leurs salaires représenteront fin mars la contrevaleur de 120 à 210 dollars, soit le même pouvoir d’achat que celui d’un dollar douanier à 15.000 LL. Le relèvement du dollar douanier aura ainsi servi aux autorités pour obtenir davantage de livres afin de pouvoir payer une armée de fonctionnaires dont une grande partie (leur chiffre se situe autour de 8.000) avait été engagée au sein de l'Administration sur une base clientéliste. Quant à une réforme de l'Administration, nos dirigeants n'y songent même pas. Ils continueront à sanctionner l'ensemble des Libanais pour payer ces fonctionnaires à qui il n'est même pas demandé de travailler.
Les autres, à l'instar de tous les Libanais, restent pris au piège de l'amateurisme officiel. D’ailleurs, la réaction des enseignants du public n’a pas tardé à se manifester. Mercredi matin, ils ont demandé aux parents d’élèves de faire le deuil de l’année scolaire.
Un séisme
La décision de relèvement surprise du taux douanier mardi a eu l’effet d’un séisme dans les milieux des importateurs et des commerçants, confie à Ici Beyrouth, le patron d’une société d’importations de produits agroalimentaires. Celle-ci impactera les clients dont les revenus sont en dollars frais ou en livres libanaises, certes, à des degrés différents. Mais, le surplus sur les prix des produits à la consommation relatif à la taxe douanière sera payé également par tous les clients toutes catégories confondues.
Le relèvement du dollar douanier à 45.000 livres libanaises est une mesure de rabibochage fragile et amateuriste du pouvoir, qui tourne en rond et emporte dans son tourbillon le dernier carré du bastion de résilience de la population. Pour se justifier, les milieux du gouvernement évoquent une mesure prise dans la perspective d'une unification du taux du dollar officiel, et pour payer les salaires des fonctionnaires, qui ont triplé avec l’entrée en vigueur de la loi de Finance de 2022. Ces arguments ne tiennent plus la route, vu l’état de déliquescence dans lequel se trouve le Liban et l'obstination des autorités à ne pas lancer des réformes structurelles sérieuses. Rebelote donc: la mesure prise mardi soir par le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, en accord avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, serait suivie, dans la logique des choses, par une révision à la hausse des taux de retrait des dollars libanais (lollars) fixés dans les circulaires 154 et 158 de la Banque du Liban (BDL) et probablement par le taux du dollar officiel. Entre temps, le dollar sur le marché noir enregistre des records et les Libanais broient du noir.
Une fuite en avant
Même s’il s’agit d’une fuite en avant, d’amateurisme économique, ou d’un suicide collectif, toutes les mesures prises par le pouvoir sont effectuées sur une base juridique légale. Le budget 2022 a accordé au ministre des Finances la prérogative d’ajuster «graduellement» le taux du dollar douanier ainsi que le référentiel pour le calcul des taxes. Normalement, cela devrait se faire dans le cadre d'un programme rationnel de redressement financier, fondé sur une certaine vision d'avenir qui n'existe malheureusement pas.
Concrètement, pour ce qui est des salaires mensuels des fonctionnaires de 2ᵉ et de 3ᵉ catégorie, rien n’aura changé. Retirés sur base du taux subventionné de la plateforme de la BDL, Sayrafa, leurs salaires représenteront fin mars la contrevaleur de 120 à 210 dollars, soit le même pouvoir d’achat que celui d’un dollar douanier à 15.000 LL. Le relèvement du dollar douanier aura ainsi servi aux autorités pour obtenir davantage de livres afin de pouvoir payer une armée de fonctionnaires dont une grande partie (leur chiffre se situe autour de 8.000) avait été engagée au sein de l'Administration sur une base clientéliste. Quant à une réforme de l'Administration, nos dirigeants n'y songent même pas. Ils continueront à sanctionner l'ensemble des Libanais pour payer ces fonctionnaires à qui il n'est même pas demandé de travailler.
Les autres, à l'instar de tous les Libanais, restent pris au piège de l'amateurisme officiel. D’ailleurs, la réaction des enseignants du public n’a pas tardé à se manifester. Mercredi matin, ils ont demandé aux parents d’élèves de faire le deuil de l’année scolaire.
Un séisme
La décision de relèvement surprise du taux douanier mardi a eu l’effet d’un séisme dans les milieux des importateurs et des commerçants, confie à Ici Beyrouth, le patron d’une société d’importations de produits agroalimentaires. Celle-ci impactera les clients dont les revenus sont en dollars frais ou en livres libanaises, certes, à des degrés différents. Mais, le surplus sur les prix des produits à la consommation relatif à la taxe douanière sera payé également par tous les clients toutes catégories confondues.
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