Fragilisé depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët a annoncé mardi sa démission à son comité exécutif, après onze années de mandat.
Au siège de la "3F", une large page du football français se tourne avec le départ de l'homme d'affaires de 81 ans, rattrapé par les accusations de harcèlement moral et sexuel, une mission d'audit accablante et plusieurs dérapages.
Toujours aussi imprévisible et insondable, le "Menhir" du foot français a tardé pour laisser la main, 13 jours après la communication d'un rapport d'audit diligenté par le ministère des Sports.
Mais les conclusions de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ne laissaient aucune marge de manoeuvre au Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour qui "le statu quo (était) impossible".
Selon les inspecteurs, Le Graët "ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", compte tenu notamment de son "comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes". "NLG" est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel.
Au siège parisien de la FFF qu'il dirigeait depuis 2011, Noël Le Graët a prévenu son comité exécutif de sa démission, a-t-on appris auprès d'un membre de ce "Comex" décisif pour l'avenir du football français.
Autour de la table, les membres de ce "gouvernement" fédéral lui ont rendu "un hommage", selon la même source. Le "Comex" s'attendait à voir son président céder sa place de lui-même, après plusieurs mois de turbulences autour du dirigeant.
Démentis
Un petit doute subsistait néanmoins, tant l'entrepreneur breton avait mis du coeur à démentir toutes les accusations de harcèlement, dénonçant une mission d'audit "biaisée".
L'ancien maire de Guingamp a néanmoins dû se rendre à l'évidence: son "Comex", autrefois si fidèle, ne le soutient plus, même si beaucoup de membres continuaient d'insister ces derniers jours sur l'action du dirigeant dans ses premières années de mandat, marquées par le redressement financier de la "3F" après le scandale du Mondial-2010 en Afrique du Sud.
"C'est un grand dirigeant, la fédération est l'une des fédérations les mieux gérées. Je pense qu'il faudra faire un bilan global une fois que vous aurez tous les éléments", avait souligné Jean-Michel Aulas, membre influent du Comité et président de Lyon, quelques minutes avant la réunion de mardi.
Son départ devrait ouvrir la voie à un maintien du vice-président Philippe Diallo à la tête de l'instance jusqu'à l'Assemblée fédérale du mois de juin. Plusieurs sources internes le verraient même prolonger son intérim au-delà.
Diacre fragilisée
La reconstruction de la FFF peut désormais s'ouvrir, et elle sera sans doute agitée. Le président de la Ligue de Paris-Île-de-France, Jamel Sandjak, a ainsi déjà jeté le flou en démissionnant ces derniers jours du comité exécutif.
Beaucoup lui prêtent des ambitions présidentielles et rappellent qu'une Assemblée générale peut, statutairement, être convoquée par le quart de ses membres, composés de délégués des clubs, Ligues et districts locaux. Cette hypothèse pourrait conduire à la révocation du Comex.
Au cœur de ces débats de mardi, l'état-major de la "Fédé" devait aussi se positionner sur un cas très inflammable, celui de l'équipe de France féminine et de sa sélectionneuse Corinne Diacre, fragilisée après la mise en retrait de ses trois joueuses phares Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui critiquent son management.
A cinq mois de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août), la crise est insoluble. Donner raison aux joueuses en écartant Diacre reviendrait à leur donner le pouvoir, une dangereuse jurisprudence. Mais l'inaction face à une fronde inédite réduirait sans doute à néant les chances de titre en Océanie...
M. Aulas, responsable du foot féminin au "Comex", a en tout cas choisi son camp. "Cela me paraît difficile objectivement de lutter contre" l'avis des joueuses, explique-t-il à L'Equipe. Le "Comex" suivra-t-il cet avis?
Au siège de la "3F", une large page du football français se tourne avec le départ de l'homme d'affaires de 81 ans, rattrapé par les accusations de harcèlement moral et sexuel, une mission d'audit accablante et plusieurs dérapages.
Toujours aussi imprévisible et insondable, le "Menhir" du foot français a tardé pour laisser la main, 13 jours après la communication d'un rapport d'audit diligenté par le ministère des Sports.
Mais les conclusions de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ne laissaient aucune marge de manoeuvre au Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pour qui "le statu quo (était) impossible".
Selon les inspecteurs, Le Graët "ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français", compte tenu notamment de son "comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes". "NLG" est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel.
Au siège parisien de la FFF qu'il dirigeait depuis 2011, Noël Le Graët a prévenu son comité exécutif de sa démission, a-t-on appris auprès d'un membre de ce "Comex" décisif pour l'avenir du football français.
Autour de la table, les membres de ce "gouvernement" fédéral lui ont rendu "un hommage", selon la même source. Le "Comex" s'attendait à voir son président céder sa place de lui-même, après plusieurs mois de turbulences autour du dirigeant.
Démentis
Un petit doute subsistait néanmoins, tant l'entrepreneur breton avait mis du coeur à démentir toutes les accusations de harcèlement, dénonçant une mission d'audit "biaisée".
L'ancien maire de Guingamp a néanmoins dû se rendre à l'évidence: son "Comex", autrefois si fidèle, ne le soutient plus, même si beaucoup de membres continuaient d'insister ces derniers jours sur l'action du dirigeant dans ses premières années de mandat, marquées par le redressement financier de la "3F" après le scandale du Mondial-2010 en Afrique du Sud.
"C'est un grand dirigeant, la fédération est l'une des fédérations les mieux gérées. Je pense qu'il faudra faire un bilan global une fois que vous aurez tous les éléments", avait souligné Jean-Michel Aulas, membre influent du Comité et président de Lyon, quelques minutes avant la réunion de mardi.
Son départ devrait ouvrir la voie à un maintien du vice-président Philippe Diallo à la tête de l'instance jusqu'à l'Assemblée fédérale du mois de juin. Plusieurs sources internes le verraient même prolonger son intérim au-delà.
Diacre fragilisée
La reconstruction de la FFF peut désormais s'ouvrir, et elle sera sans doute agitée. Le président de la Ligue de Paris-Île-de-France, Jamel Sandjak, a ainsi déjà jeté le flou en démissionnant ces derniers jours du comité exécutif.
Beaucoup lui prêtent des ambitions présidentielles et rappellent qu'une Assemblée générale peut, statutairement, être convoquée par le quart de ses membres, composés de délégués des clubs, Ligues et districts locaux. Cette hypothèse pourrait conduire à la révocation du Comex.
Au cœur de ces débats de mardi, l'état-major de la "Fédé" devait aussi se positionner sur un cas très inflammable, celui de l'équipe de France féminine et de sa sélectionneuse Corinne Diacre, fragilisée après la mise en retrait de ses trois joueuses phares Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui critiquent son management.
A cinq mois de la Coupe du monde en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet - 20 août), la crise est insoluble. Donner raison aux joueuses en écartant Diacre reviendrait à leur donner le pouvoir, une dangereuse jurisprudence. Mais l'inaction face à une fronde inédite réduirait sans doute à néant les chances de titre en Océanie...
M. Aulas, responsable du foot féminin au "Comex", a en tout cas choisi son camp. "Cela me paraît difficile objectivement de lutter contre" l'avis des joueuses, explique-t-il à L'Equipe. Le "Comex" suivra-t-il cet avis?
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