Pour Oscar Niemeyer, architecte brésilien, il ne faisait aucun doute, «Tripoli est la plus belle ville du Liban». Arrivé au Liban en bateau, en 1962, pour concevoir la Foire internationale de Tripoli. Il y séjournera quatre mois pour dessiner les plans. La construction de cette foire s’inscrit dans le cadre du plan de décentralisation commencé par le président Camille Chamoun, puis poursuivi par son successeur Fouad Chéhab.

Dans la région, il n’y avait que les villes d’Izmir en Turquie (1948), de Damas en Syrie (1954) et de Bagdad en Irak (1957), qui accueillaient une Foire internationale. Le Liban qui jouait un rôle économique majeur au niveau régional se devait également d’en avoir une.

Ce projet architectural avait commencé à faire de nombreux jaloux. Damas avait vu d’un mauvais œil la construction de cette foire qui se trouve à peine à 100 km de sa rivale syrienne. De plus, elle fut construite par l’un des plus grands architectes de l’époque, dont les œuvres futuristes étaient connues dans le monde entier.


Malheureusement, la guerre de 1975, a changé à jamais l’histoire de ce lieu. Il a été pillé par les milices locales, par les Palestiniens et enfin par l’armée syrienne qui l’a occupé pendant plus de 23 ans. Pourtant en 1975, tout était prêt pour accueillir les visiteurs.

Ce chef-d’œuvre architectural est depuis délaissé, pour les mêmes raisons qui ont entravé son ouverture: corruption, centralisation et rivalité entre pays voisins. Les monuments se détériorent au fil des jours. Les dégâts sont visibles à l’œil nu. Ce projet n’est désormais qu’un souvenir vivant d’un passé glorieux.
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