Face aux critiques, Netanyahu défend sa réforme judiciaire
Sous le feu des critiques formulées par l'opposition, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu son projet de réforme du système judiciaire. De son côté, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a qualifié le projet d'"attaque débridée" contre la justice. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté vendredi les accusations selon lesquelles la réforme du système judiciaire voulue par son gouvernement porterait atteinte à la démocratie.

Ces accusations, lancées depuis plusieurs semaines par l'opposition, se sont intensifiées depuis la présentation du programme de cette réforme par le ministre de la Justice Yariv Levin le 4 janvier.

Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, a fustigé le projet, le qualifiant d'"attaque débridée" contre la justice, et plusieurs centaines d'avocats ont manifesté contre la réforme à Tel-Aviv.

"Quand ils disent que la moindre modification (du système judiciaire) est la destruction de la démocratie, ce n'est pas seulement un argument erroné, c'est aussi un argument qui ne permet pas de parvenir aux accords auxquels nous devrions parvenir par le dialogue" au Parlement, s'est défendu M. Netanyahu, dans une vidéo diffusée vendredi sur les réseaux sociaux.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté les accusations de l'opposition dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux (AFP)

Vainqueur des élections de novembre avec son parti du Likoud (droite), M. Netanyahu a été contraint d'offrir plusieurs portefeuilles ministériels sensibles à l'extrême droite et aux partis ultraorthodoxes pour dégager une majorité de gouvernement, et les projets annoncés de l'exécutif font craindre à l'opposition une dérive d'Israël vers un modèle de démocratie illibérale à la hongroise.


La réforme portée par M. Levin comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême avec un vote à la majorité simple, et la modification du processus de nomination des juges, qui devront entre autres être désignés par des responsables politiques.

"Le nouveau projet du ministre de la Justice ne vise pas à améliorer le système judiciaire, mais à l'écraser", a déclaré jeudi Mme Hayut, sortant de la réserve à laquelle elle est tenue dans un pays où les juges n'ont pas le droit de s'exprimer publiquement sur des sujets politiques.

"La réforme que j'ai présentée fera à nouveau d'Israël une démocratie occidentale qui fonctionne. Elle permettra d'assurer un système judiciaire diversifié qui reflète la nation entière", a réagi M. Levin en accusant la présidente de la Cour suprême d'"inciter à des émeutes".

La réforme, qui doit être soumise au Parlement à une date encore inconnue, est proposée alors que M. Netanyahu est jugé pour corruption dans une série d'affaires.

Dans une lettre ouverte publiée jeudi, onze anciens procureurs affirment être "choqués" par le projet, qui menace selon eux de "détruire" la justice israélienne.

Avec AFP
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