Les députés du Bundestag, le Parlement allemand, vont reconnaître le génocide des Yézidis, une minorité kurdophone du nord-ouest de l'Irak. Les Yézidis ont été particulièrement attaqués par le groupe djihadiste État islamique en 2014. Les femmes avaient en outre été réduites massivement en esclavage et vendues, comme la Prix Nobel de la paix, Nadia Murad.
Les députés allemands s'apprêtent à reconnaître le "génocide" commis en 2014 contre la minorité kurdophone des Yézidis dans le nord-ouest de l'Irak par le groupe jihadiste État islamique, selon une motion de la quasi-totalité des partis présentée vendredi.
Le vote sera organisé jeudi prochain, mais le résultat ne fait guère de doute, la motion étant défendue par la majorité au pouvoir, formée par les sociaux-démocrates, les libéraux et les Verts, à laquelle s'est jointe l'opposition conservatrice de la CDU-CSU.
Les députés d'extrême droite (AfD) et d'extrême gauche (Die Linke) ne soutiennent pas en revanche la démarche.
La Belgique et l'Australie ont déjà effectué une telle reconnaissance, selon une source parlementaire allemande. Même chose pour les Pays-Bas, selon une association défendant les droits des Yézidis.
La reconnaissance du génocide des Yézidis devrait être votée jeudi prochain (AFP)
"L'EI avait notamment pour objectif l'éradication totale de la communauté yézidie", souligne la motion. "Plus de 5 000 Yézidis ont été torturés et brutalement assassinés par l'EI islamiste, en particulier en 2014".
Les hommes yézidis ont ainsi été, rappellent les groupes parlementaires, "contraints de se convertir et, en cas de refus, ils ont été immédiatement exécutés ou déportés et réduits en esclavage comme travailleurs forcés".
Les filles et les femmes ont été "réduites en esclavage, violées et +vendues+", dénoncent-ils en outre, estimant que "la violence sexualisée (...) vise à déshumaniser les sociétés, à les humilier et à les faire éclater".
En conséquence, "le Bundestag reconnaît les crimes commis contre la communauté des Yézidis comme un génocide".
"La reconnaissance du génocide va aider à faire le point sur ce qui s'est passé", explique la députée SPD Derya Türk-Nachbaur. "Les auteurs doivent continuer à s'attendre à des poursuites, nous ferons tout pour maintenir la pression", a-t-elle assuré, rappelant qu'il n'y avait "pas de prescription pour le génocide".
Le texte du Bundestag formule également une série de demandes au gouvernement allemand, des poursuites judiciaires contre les suspects en Allemagne, au soutien financier, à la collecte de preuves en Irak, en passant par un soutien à la reconstruction des colonies yézidies détruites.
Photo datant de mars 2019, des spécialistes médecins légistes inspectent une zone lors de l'exhumation d'une fosse commune de centaines de yézidis, victimes d'un massacre perpétré par des combattants de l'EI à leur entrée dans le village de Kojo en août 2014. (AFP)
"Il est important que l'Allemagne ne se contente pas de reconnaître le génocide en tant que tel, mais qu'elle fasse également avancer le travail historique ainsi que les poursuites juridiques des crimes (...)", a fait valoir le député CDU Michael Brand, un des initiateurs du texte, auprès du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
L'Allemagne, où vit une des plus importantes communautés yézidies, est l'un des rares pays à s'être saisi judiciairement des exactions commises par l'EI contre cette minorité.
En novembre dernier, la justice allemande a ainsi condamné un jihadiste irakien pour "génocide" de la minorité yézidie, une première au monde saluée par la Prix Nobel de la paix, Nadia Murad, comme "une victoire" pour la reconnaissance des exactions commises par l'EI.
Une Allemande membre présumée du groupe EI est actuellement jugée à Coblence (ouest) pour des persécutions contre une Yézidie réduite en esclavage en Irak et Syrie, entre 2016 et 2019.
Une équipe d'enquête spéciale de l'ONU avait annoncé en mai 2021 avoir recueilli la "preuve claire et convaincante" qu'un génocide a été commis par les jihadistes contre les Yézidis.
Avec AFP
Les députés allemands s'apprêtent à reconnaître le "génocide" commis en 2014 contre la minorité kurdophone des Yézidis dans le nord-ouest de l'Irak par le groupe jihadiste État islamique, selon une motion de la quasi-totalité des partis présentée vendredi.
Le vote sera organisé jeudi prochain, mais le résultat ne fait guère de doute, la motion étant défendue par la majorité au pouvoir, formée par les sociaux-démocrates, les libéraux et les Verts, à laquelle s'est jointe l'opposition conservatrice de la CDU-CSU.
Les députés d'extrême droite (AfD) et d'extrême gauche (Die Linke) ne soutiennent pas en revanche la démarche.
La Belgique et l'Australie ont déjà effectué une telle reconnaissance, selon une source parlementaire allemande. Même chose pour les Pays-Bas, selon une association défendant les droits des Yézidis.
La reconnaissance du génocide des Yézidis devrait être votée jeudi prochain (AFP)
"L'EI avait notamment pour objectif l'éradication totale de la communauté yézidie", souligne la motion. "Plus de 5 000 Yézidis ont été torturés et brutalement assassinés par l'EI islamiste, en particulier en 2014".
Les hommes yézidis ont ainsi été, rappellent les groupes parlementaires, "contraints de se convertir et, en cas de refus, ils ont été immédiatement exécutés ou déportés et réduits en esclavage comme travailleurs forcés".
Les filles et les femmes ont été "réduites en esclavage, violées et +vendues+", dénoncent-ils en outre, estimant que "la violence sexualisée (...) vise à déshumaniser les sociétés, à les humilier et à les faire éclater".
En conséquence, "le Bundestag reconnaît les crimes commis contre la communauté des Yézidis comme un génocide".
"La reconnaissance du génocide va aider à faire le point sur ce qui s'est passé", explique la députée SPD Derya Türk-Nachbaur. "Les auteurs doivent continuer à s'attendre à des poursuites, nous ferons tout pour maintenir la pression", a-t-elle assuré, rappelant qu'il n'y avait "pas de prescription pour le génocide".
Le texte du Bundestag formule également une série de demandes au gouvernement allemand, des poursuites judiciaires contre les suspects en Allemagne, au soutien financier, à la collecte de preuves en Irak, en passant par un soutien à la reconstruction des colonies yézidies détruites.
Photo datant de mars 2019, des spécialistes médecins légistes inspectent une zone lors de l'exhumation d'une fosse commune de centaines de yézidis, victimes d'un massacre perpétré par des combattants de l'EI à leur entrée dans le village de Kojo en août 2014. (AFP)
"Il est important que l'Allemagne ne se contente pas de reconnaître le génocide en tant que tel, mais qu'elle fasse également avancer le travail historique ainsi que les poursuites juridiques des crimes (...)", a fait valoir le député CDU Michael Brand, un des initiateurs du texte, auprès du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
L'Allemagne, où vit une des plus importantes communautés yézidies, est l'un des rares pays à s'être saisi judiciairement des exactions commises par l'EI contre cette minorité.
En novembre dernier, la justice allemande a ainsi condamné un jihadiste irakien pour "génocide" de la minorité yézidie, une première au monde saluée par la Prix Nobel de la paix, Nadia Murad, comme "une victoire" pour la reconnaissance des exactions commises par l'EI.
Une Allemande membre présumée du groupe EI est actuellement jugée à Coblence (ouest) pour des persécutions contre une Yézidie réduite en esclavage en Irak et Syrie, entre 2016 et 2019.
Une équipe d'enquête spéciale de l'ONU avait annoncé en mai 2021 avoir recueilli la "preuve claire et convaincante" qu'un génocide a été commis par les jihadistes contre les Yézidis.
Avec AFP
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