Ukraine: un Noël orthodoxe sous les bombes
Malgré un cessez-le-feu unilatéralement décrété par la Russie, à l'occasion du Noël orthodoxe, les combats continuaient en Ukraine vendredi. Des bombardements ont été observés à plusieurs endroits, notamment à Bakhmout, épicentre des combats dans le Donbass.



Des images satellites fournies par la société Maxar Technologies montrent l'ampleur des dégâts dans la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans la région de Donetsk. La photo du haut montre la localité avant les combats, alors que celle du bas montre des bâtiments détruits et des plaines littéralement parsemées de trous d'obus. Une scène digne des théâtres de combats de la Première Guerre mondiale lors des batailles de la Somme, de Verdun ou celle de Douaumont. Avec une différence: d'irréductibles habitants refusent toujours d'abandonner leurs maisons.



Des duels d'artillerie se poursuivaient vendredi à Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine, et des bombardements ailleurs dans le pays, malgré l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu unilatéral décrété par la Russie à l'occasion du Noël orthodoxe.

Des journalistes de l'AFP ont entendu des tirs côté ukrainien comme côté russe après le début du cessez-le-feu dans cette ville aux rues en grande partie détruites et désertées, mais leur intensité était moindre par rapport aux jours précédents.

Des dizaines de civils étaient rassemblés dans un bâtiment servant à la distribution de l'aide humanitaire, où des bénévoles ont organisé une célébration de Noël, distribuant des mandarines, des pommes et des biscuits, une heure avant l'entrée en vigueur à 09H00 GMT de la trêve russe.

Une église détruite dans les zones de combats au Donbass.

Pavlo Diatchenko, un policier de Bakhmout, a assuré que la trêve était une "provocation" russe qui n'aiderait pas les civils de la ville. "Ils sont bombardés jour et nuit et quasiment chaque jour, il y a des personnes tuées", dit-il.


L'armée russe a assuré respecter sa trêve, mais accusé les troupes ukrainiennes de "continuer à bombarder les villes et les positions russes".

Le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Tymochenko, a rapporté deux frappes russes sur Kramatorsk (est) ayant touché un immeuble résidentiel sans faire de victimes. Plus tôt, avant la trêve, il avait évoqué un bombardement russe sur Kherson (sud).

Les autorités séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine ont, pour leur part, fait état de plusieurs bombardements ukrainiens sur leur bastion de Donetsk avant et après l'entrée en vigueur théorique du cessez-le-feu, annoncé la veille par le président Vladimir Poutine.

Evguéni Prigojine, sulfureux homme d'affaires réputé proche du président Vladimir Poutine, et fondateur du groupe Wagner qui emploie des mercenaires et... des prisonniers de droit commun. Un premier groupe de prisonniers russes a été amnistié et libéré pour avoir accepté de combattre en Ukraine, a annoncé jeudi le patron du groupe paramilitaire dont les hommes sont présents sur le front aux côtés de l'armée russe.

L'Ukraine a mis en doute la sincérité de l'initiative russe, la balayant comme un "acte de propagande". Selon son président Volodymyr Zelensky, il s'agit d'une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass et d'apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions".

Vladimir Poutine avait lui appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d'"assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ".

"La Russie doit quitter les territoires occupés, c'est alors seulement qu'il y aura une +trêve temporaire+. Gardez votre hypocrisie", avait réagi jeudi sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.

Avec AFP
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