Antoun Sehnaoui veut engager des poursuites contre ses détracteurs
Ciblé depuis plusieurs mois, aux plans médiatique et politique, par une campagne systématique de dénigrement, le PDG de la SGBL, M. Antoun Sehnaoui, a annoncé vendredi vouloir saisir la justice.
La démarche de M. Sehnaoui est intervenue après une déclaration de Mme Paula Yaacoubian, députée de Beyrouth I, au site d’informations, Megaphone. La parlementaire s’était appuyée sur un on-dit qui lui est parvenu et dont elle n’était pas sûre, (elle l’a d’ailleurs reconnu dans son intervention) pour accuser le PDG de la SGBL d’être « le responsable et le bailleur de fonds de Jnoud el-Rab », (Les soldats du Seigneur), un groupe formé de jeunes habitants d’Achrafieh, rassemblés autour d’une foi commune.
Mme Yaacoubian avait déclaré sur un ton inquisiteur à Megaphone qu’une « dame avait appelé le poste de gendarmerie d’Achrafieh et avait été surprise de voir des hommes appartenant à Jnoud el-Rab, frapper à sa porte, en prétendant avoir été envoyés par les policiers ». Elle avait reconnu qu’elle « n’était pas sûre de cette information » -que les FSI (Forces de sécurité intérieure) ont d‘ailleurs formellement démentie dans un communiqué- mais s’en est quand même servie pour attaquer le PDG de la SGBL, l’accusant « nommément d’être le commanditaire de ce groupe qu’elle a présenté comme étant hors la loi »,l’assimilant à « une milice qui contrôle cette région ».
La déclaration de Mme Yaacoubian est venue s’ajouter à une liste d’articles, de reportages et d’éditoriaux de médias proches du Hezbollah, associés d’une campagne similaire sur les réseaux sociaux, contre Achrafieh et plus particulièrement contre MM. Antoun Sehnaoui et Nadim Gemayel, député de Beyrouth I. L’objectif de cette campagne est de présenter cette région comme étant hors la loi et, plus particulièrement, de dénigrer ses forces vives, à des fins bassement politiciennes. Son danger réside dans le fait qu’elle peut paver la voie à des actes similaires à ceux qui se sont produits il y a une dizaine de jours à la Place Sassine. Celle-ci avait été investie par des jeunes hurlant des slogans provocateurs pendant que les habitants de la région et ses visiteurs participaient à des activités de Noël organisées autour du marché et du gigantesque sapin installés pour les fêtes de fin d’année. Le ton d’une série d'articles et d’un éditorial d’Al-Akhbar s’inscrivait dans cette logique provocatrice, avec une insistance particulière à présenter Jnoud el-Rab comme étant une milice armée.
Pour mettre fin à cette campagne qui semble sans fin, M. Antoun Sehnaoui s’en est remis à la justice et a annoncé vendredi vouloir intenter des procès contre ses auteurs. « Nous allons engager des poursuites auprès des autorités judiciaires compétentes contre les médias et personnalités qui montent de toutes pièces leurs informations à des fins de provocation, d’incitation à la haine et à la violence et de dénigrement, ainsi que contre ceux qui ont recours à la provocation sur les réseaux sociaux, en tout premier lieu les quotidiens Al-Akhbar et L’Orient-Le Jour, en plus d’autres », a-t-il écrit dans un communiqué.

« Il est clair, a-t-il poursuivi, que les membres du groupe Jnoud el-rab, appartiennent à divers courants politiques. Ainsi, le ciblage qui nous vise ne peut s’inscrire que dans le cadre de campagnes menées à des fins qui ne sont plus un secret pour personne ». « Nous n’avons aucun lien, financier ou organisationnel avec tout ce qui se dit » à ce sujet, a souligné M. Sehnaoui.
« Achrafieh, ses jeunes et ses habitants restent sous le seuil de la loi et demeurent attachés à l’État libanais et à ses institutions. Toutes ces rumeurs infondées au sujet de cette région ne sont que des tentatives médiatiques désespérées pour détourner l’attention de ceux qui sont réellement des hors-la-loi », a-t-il souligné, en allusion notamment au Hezbollah et au ghetto de la banlieue sud et d’autres régions placées sous le contrôle de la formation pro-iranienne. Le PDG de la SGBL a affirmé rejeter « les tentatives de certains de présenter Achrafieh comme étant hors la loi ».
Il a annoncé qu’il « s’en remet également à l’armée et aux Forces de sécurité intérieure, pour ce qui est de toutes les informations infondées diffusées à notre sujet mais aussi à leur encontre ».
Jeudi, la direction des FSI avait démenti formellement les propos de Mme Yaacoubian qui semblait dire que leurs forces collaborent avec Jnoud el-Rab. Les Forces de sécurité intérieure ont demandé à Paula Yaacoubian de s’assurer auprès d’elles du bien-fondé des informations qu’elle obtient au sujet de ses policiers avant de les diffuser.
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