Ukraine: pénuries d'électricité après de nouveaux bombardements russes
Les bombardements russes sur l'Ukraine ont repris de plus belle ce 16 décembre, faisant plusieurs morts, Moscou visant intensément une nouvelle fois les infrastructures énergétiques de son voisin. De nombreuses villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, subissent désormais des coupures régulières d'eau et d'électricité. 

 

L'Ukraine subissait vendredi matin de nouvelles salves de frappes russes, provoquant des coupures d'eau dans la capitale Kiev et de courant dans plusieurs villes du pays, Moscou se montrant déterminé à détruire les infrastructures ukrainiennes.

Selon un tout premier bilan, au moins deux personnes sont mortes à la suite d'un projectile russe qui a touché un immeuble résidentiel à Kryvyï Rig, selon le gouverneur régional Valentin Reznitchenko.

Confrontée à une série de revers militaires d'ampleur dans le nord-est et le sud du pays cet automne, la Russie a opté en octobre pour une tactique de frappes massives visant la destruction des réseaux et transformateurs électriques de l'Ukraine, plongeant des millions de civils dans le froid et l'obscurité en plein hiver.

"Une nouvelle vague massive de bombardements russes vise l'infrastructure énergétique, des installations ont déjà été endommagées dans l'est et le sud du pays", a indiqué vendredi matin sur Facebook le ministre de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko.

Pour éviter les bombardements, les habitants de Kiev se sont rapidement réfugiés dans les couloirs de métro (AFP)

 

Les alertes anti-aériennes retentissaient, elles, sur tout le territoire ukrainien et les autorités ont appelé la population à rester aux abris.

"À cause des dégâts causés à l'infrastructure énergétique, il y a des interruptions de l'approvisionnement en eau dans tous les quartiers de la capitale", a déclaré ainsi Vitali Klitchko, le maire de Kiev, sur Telegram.

"Ne quittez pas les abris! L'attaque contre la capitale est encore en cours!", a-t-il demandé aux habitants.

Les frappes matinales ont aussi provoqué la mise à l'arrêt du métro pour que les stations puissent servir d'abris.

Selon M. Klitschko, plusieurs explosions ont été signalées, dont au moins une "dans le quartier de Golosiïvskiï", qui englobe la partie sud du centre-ville et le sud de Kiev. Il n'était pas clair dans l'immédiat s'il s'agissait de déflagrations dues à des impacts ou à la défense anti-aérienne.

Mardi, la capitale avait déjà été visée par un essaim de 13 drones explosifs, que l'armée avait dit avoir tous abattus.

Les drones russes sont, en majorité, de fabrication étrangère, estime l'Ukraine (AFP)

 


L'administration de Boutcha, où les soldats russes sont accusés d'avoir commis des atrocités lors de leur occupation de cette banlieue de Kiev, a annoncé que "les forces antiaériennes ont abattu un missile ennemi" près de la localité, sans plus de détails.

Les maires de Kharkiv (nord-est) et Poltava (centre-est) ont quant à eux annoncé que leurs villes étaient privées d'électricité à la suite de bombardements matinaux.

"Kharkiv n'a plus d'électricité", a déploré sur Telegram le maire de la deuxième ville d'Ukraine, Igor Terekhov.

Son homologue de Poltava, Oleksandre Mamaï, a demandé à la population "d'éteindre tous les appareils électriques". "L'attaque aérienne est toujours en cours", a-t-il ajouté, exhortant les civils à "rester calmes".

"Sans électricité (...) le système de chauffage ne fonctionne plus" à Krementchouk (centre), a indiqué sur Telegram le maire de cette ville, Valéri Maletskiï.

En raison de ces frappes, "les trains électriques" roulant dans les régions de Kharkiv, Kivograd, Donetsk et Dnipropetrovsk "vont circuler avec des locomotives de réserve", ont indiqué les chemins de fers ukrainiens.

Le Belarus, qui accueille pour un sommet Vladimir Poutine le 19 décembre, effectue ces derniers jours des exercices militaires (AFP)

 

 

Des frappes multiples ont également visé la région de Zaporijjia, selon son gouverneur, Oleksandre Staroukh.

Cette semaine, les alliés occidentaux de l'Ukraine, réunis en conférence à Paris, ont trouvé environ un milliard d'euros pour aider le pays à sauvegarder et réparer son infrastructure alors que, dans de nombreuses villes, la population n'a de l'électricité que quelques heures par jour.

De leur côté, les présidents russe et bélarusse, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko, se retrouvent lundi à Minsk pour un sommet destiné à resserrer encore leur alliance.

Le Bélarus, seul allié de la Russie dans cette guerre, avait prêté son territoire pour permettre l'assaut russe sur Kiev au début de l'invasion. Mais face à la résistance ukrainienne, le Kremlin avait dû se résoudre à renoncer à la capitale ukrainienne.

Selon M. Loukachenko, le sommet lundi sera "avant tout (consacré) à la sphère économique", mais les deux dirigeants parleront aussi de "la situation politico-militaire autour de nos pays".

Dans un entretien publié jeudi, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valéry Zaloujny s'est dit convaincu que la Russie allait tenter une nouvelle attaque sur Kiev dans les tout premiers mois de 2023, alors que les combats se concentrent depuis plusieurs mois dans l'est et le sud de l'Ukraine.

Avec AFP
Commentaires
  • Aucun commentaire