Le renseignement britannique avertit du potentiel technologique chinois
©La Chine mise sur l’intelligence artificielle en médecine (AFP)
L'essor technologique chinois est une menace pour l'Occident prévient le chef du GCHQ, une agence de renseignement britannique, soulignant que la technologie est " le champ de bataille pour le contrôle des valeurs et de l'influence".

La montée en puissance technologique de la Chine est un "problème de plus en plus urgent" pour les pays occidentaux qui doivent agir pour protéger leurs "valeurs" et leur "influence", a prévenu mardi le chef de l'agence britannique de renseignement et de sécurité GCHQ.

"En matière de technologie, les actions politiquement motivées de l'Etat chinois sont un problème de plus en plus urgent (...) dont nous devons nous occuper", a affirmé Jeremy Fleming, directeur du quartier général des communications du gouvernement (GCHQ), lors d'un discours devant des spécialistes de la défense à Londres.



 

 

"La technologie n'est pas seulement devenue un domaine d'opportunités, de concurrence et de collaboration, mais est aussi devenu le champ de bataille pour le contrôle des valeurs et de l'influence", a-t-il insisté, mettant en avant la quête chinoise de domination dans les nouvelles technologies, les satellites, avec son système de navigation par satellite Beidou, ou les monnaies numériques, avec son projet de "yuan numérique".

"Pour les dirigeants chinois, (la technologie) est aussi vue comme un moyen d'obtenir un avantage par le contrôle de leur marché, dans leur sphère d'influence, et bien sûr de leurs propres citoyens", a encore affirmé M. Fleming.


A la tête de l'agence de renseignements depuis 2017, Jeremy Fleming a appelé les pays occidentaux à "agir", notamment en investissant dans les technologies d'avenir, précisant que le Royaume-Uni n'a "aucun problème avec le peuple chinois et la communauté chinoise qui contribue énormément à la vie au Royaume-Uni".

Alors que la Chine étend progressivement son influence et ses propres technologies dans le monde, en particulier dans certains pays en développement où elle multiplie les investissements, le responsable britannique a estimé que les pays occidentaux devaient être capables "d'offrir des solutions alternatives, pratiques et abordables".

"Brandir la théorie d'une quelconque menace chinoise et attiser la confrontation et les oppositions nuit à soi-même et aux autres", a réagi une porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois (AFP)

 

"La Chine utilise tous les leviers qu'elle a pour défier le consensus international de l'après-guerre sur l'économie et la technologique. Ils voient les autres nations comme de potentiels adversaires ou de potentiels clients qui doivent être menacés, achetés ou contraints", a encore insisté M. Fleming.

Des extraits de son discours diffusés lundi ont fait réagir Pékin, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères affirmant que ces propos "n'ont aucune base factuelle".

"La Chine développe sa finance et ses technologies dans le but d'améliorer la vie des Chinois. Elle ne vise personne d'autre et ne constitue certainement pas une menace. Brandir la théorie d'une quelconque +menace chinoise+ et attiser la confrontation et les oppositions nuit à soi-même et aux autres", a-t-elle insisté.

Avec AFP
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