Israël: des députés d'opposition fustigent un projet de commission d'enquête de Netanyahou sur le 7 Octobre
Le 24 décembre 2025, les forces de sécurité israéliennes sécurisent une rue alors qu'elles quittent le village palestinien de Bazzaryah, en Cisjordanie occupée, où les autorités israéliennes ont démoli la maison d'un Palestinien tué en juillet. ©ZAIN JAAFAR/AFP

Des députés de l'opposition en Israël ont fustigé mercredi au Parlement le projet de création d'une commission d'enquête sur le 7 Octobre défendue par le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Réclamant une enquête indépendante, l'opposition dénonce le projet de loi, estimant que la commission sera à la botte du gouvernement.

Entériné mercredi en lecture préliminaire par 53 voix contre 48, d'après un communiqué du Parlement, le texte fera l'objet d'autres lectures avant un vote définitif.

Lors d'une séance houleuse, des députés d'opposition ont crié «honte», et à l'issue du vote, des dizaines ont déchiré le texte de la loi, selon des images retransmises par la chaîne parlementaire.

Plus de deux ans après l’attaque, aucune commission nationale d'enquête n'a été créée. Seule l'armée a mené des investigations internes.

Rappelant que le 7 octobre 2023, Israël «a vécu l'un des événements nationaux les plus traumatisants (...) de son histoire», le projet de loi évoque «des défaillances de grande envergure» au sein de l'État.

Le texte promet un «organe d'enquête indépendant, doté de pouvoirs étendus» pour une investigation «autonome et transparente.»

La commission sera composée de «six ou sept membres» et sa formation découlera d'un accord entre la coalition au pouvoir et les partis d'opposition, selon le projet de loi, qui prévoit une approbation du Parlement «à la majorité de 80 députés.»

«Les sujets sur lesquels enquêter seront définis par le gouvernement», est-il noté.

Cette procédure est sensiblement différente de celle normalement prévue. Selon la loi, la décision de créer une commission nationale d'enquête revient au gouvernement mais c'est le président de la Cour suprême qui est chargé d'en nommer les membres.

Or le gouvernement Netanyahou, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, accuse le président de la Cour d'être partial et refuse qu'il soit chargé des nominations.

Pour le chef de l'opposition Yaïr Lapid, l'objectif de cette commission est «d'aider le Premier ministre à échapper à ses responsabilités. Il était Premier ministre le 7 octobre, vous n'échapperez pas à cela», a-t-il dénoncé durant la séance.

AFP

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