À l’approche des fêtes de fin d’année, le secteur de la restauration et de la pâtisserie retrouve un souffle attendu depuis longtemps. Dans un contexte économique toujours fragile, les réveillons de Noël et du Nouvel An constituent un moment clé, décisif pour les professionnels et symbolique pour les Libanais. Les offres proposées cette année témoignent d’une grande diversité de prix et de formules, reflet d’un marché qui tente de s’adapter à tous les budgets.
Contactée par Ici Beyrouth, Maya Noun, membre du syndicat des restaurateurs et des pâtissiers, insiste sur un point essentiel: les prix de cette saison ont été fixés de manière raisonnable, dans un esprit de concurrence et de transparence.
«Les programmes du réveillon du Nouvel An vont cette année d’un simple minimum de consommation à des expériences plus élaborées pouvant dépasser les 600 dollars par personne», explique-t-elle. Cette amplitude tarifaire, loin d’être un excès, répond selon elle à une réalité du marché: chacun est libre de proposer son offre et chacun est libre de choisir. «Le secteur fonctionne dans un esprit de libre concurrence. Le syndicat ne fixe pas les prix. Ce sont la transparence, la concurrence et le choix du client qui régulent naturellement le marché.»
Mme Noun souligne ainsi que «les établissements qui pratiqueraient des prix déconnectés de leur offre, de leur qualité, de leur emplacement ou de leur image de marque risquent naturellement de perdre leur clientèle». «Le marché se régule de lui-même», affirme-t-elle, rappelant que l’affichage clair des prix reste une obligation fondamentale.
Mme Noun souligne qu’il n’existe pas de chiffre précis ni de tarif unique, que ce soit pour les repas de fête ou pour les produits emblématiques de la saison. «Il y a une fourchette de prix très large. Par exemple, une dinde peut coûter 100 dollars comme 200 ou 300 dollars, selon ce qu’elle inclut, la qualité, l’entreprise et les accompagnements proposés», précise-t-elle.
Toutefois, elle assure que, contrairement aux années précédentes, la concurrence accrue a joué en faveur des consommateurs. «Il y a plus de compétition cette année, et les prix ont globalement baissé.»
Cette dynamique est fortement portée par le retour des Libanais expatriés, qui marque chaque année la période des fêtes. «Beaucoup arrivent sur des réservations de dernière minute, parfois après de très longs voyages, uniquement pour passer Noël en famille», confie-t-elle. Leur présence se ressent immédiatement dans les restaurants animés, les tables pleines et l’ambiance festive. Le tourisme classique, lui, demeure limité, avec principalement des visiteurs en provenance d’Irak, de Jordanie, d’Égypte, mais aussi du Koweït, du Qatar et des Émirats arabes unis. L’espoir reste grand de voir revenir davantage de visiteurs d’Arabie saoudite, dont la présence représenterait un soutien majeur pour le secteur.
Au-delà des restaurants et des pâtisseries, cette activité saisonnière profite à tout un écosystème: fournisseurs, agriculteurs, chauffeurs, hôtels, commerces de proximité, décorateurs ou encore le secteur de la mode. Elle génère également de nombreuses opportunités de travail temporaire et des revenus part time supplémentaires pour des milliers de personnes.
Dans un pays en quête de stabilité, les fêtes de fin d’année restent ainsi une bouffée d’oxygène. Entre ajustement des prix, liberté de choix et volonté de célébrer malgré les difficultés, le secteur de la restauration continue de jouer un rôle central dans la vie économique et sociale, rappelant que, même en temps de crise, le besoin de se retrouver et de partager demeure intact.

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