Irak sous pression: Bagdad alerté d’un risque imminent de frappes israéliennes
Bagdad confrontée à la menace israélienne et aux milices pro-iraniennes : mesures sécuritaires et diplomatiques renforcées pour préserver la stabilité. ©Al-Markazia

Bagdad est confronté à une alerte sécuritaire d’une ampleur inhabituelle. Selon plusieurs sources concordantes rapportées par des médias israéliens, les autorités irakiennes ont été discrètement averties de la possibilité de frappes israéliennes ciblées sur leur territoire, visant des groupes armés pro-iraniens implantés dans le pays. Ces avertissements, jugés «extrêmement sérieux», auraient été transmis par des canaux occidentaux et régionaux, dans un contexte de tensions régionales accrues.

D’après des informations relayées citant des sources proches des milieux sécuritaires israéliens, Bagdad aurait reçu un dossier détaillé révélant l’étendue des renseignements collectés par Israël sur les milices irakiennes affiliées à l’axe pro-iranien. La précision de ces données – couvrant structures militaires, réseaux financiers, figures clés et sites sensibles – aurait surpris jusqu’aux plus hauts responsables irakiens.

Des cibles clairement identifiées

Les informations transmises font état de listes exhaustives incluant des camps d’entraînement, des dépôts d’armes, des installations de drones et de missiles, ainsi que des personnalités jouant un rôle central dans le financement et la logistique des factions armées. Certaines structures étatiques seraient également mentionnées comme servant de paravent à l’influence de ces groupes.

Toujours selon les médias de l’État hébreu, Israël considérerait désormais disposer d’une marge de manœuvre élargie pour agir, laissant entendre qu’un feu vert américain implicite aurait été accordé à une éventuelle action unilatérale. Une perspective qui place le gouvernement irakien devant un dilemme stratégique majeur.

Un diplomate occidental, cité par des sources régionales, estime que la révélation de l’ampleur des capacités de renseignement israéliennes intervient à un moment critique, alors que Bagdad n’aurait pas encore pleinement mesuré le risque d’une escalade aux conséquences potentiellement déstabilisatrices pour l’Irak et l’ensemble du Moyen-Orient.

Bagdad riposte après une plainte israélienne à l’ONU

Parallèlement à ces menaces, le gouvernement irakien a réagi avec fermeté à une plainte déposée par Israël auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, l’accusant de fermer les yeux sur les attaques menées depuis son territoire par des factions armées. Cette démarche a provoqué une vive irritation au sein de l’exécutif dirigé par Mohamed Chia al-Soudani.

Réuni en urgence, le Conseil ministériel de la sécurité nationale a adopté une série de mesures destinées à contenir toute activité militaire échappant à l’autorité de l’État. Parmi les décisions les plus significatives figurent l’ordre donné à l’ensemble des forces de sécurité de traquer et d'empêcher toute opération armée menée en dehors du cadre institutionnel, ainsi que le renforcement massif de la frontière occidentale du pays, en particulier dans les zones proches de la Syrie.

Refus catégorique des accusations

Le porte-parole du commandant en chef des forces armées, le général Yahya Rasoul, a toutefois dénoncé des accusations «infondées», les qualifiant de prétexte destiné à légitimer une agression préméditée contre l’Irak et à élargir le champ du conflit régional. Il a réaffirmé que la décision de guerre ou de paix relevait exclusivement de l’État irakien, insistant sur les efforts déjà engagés pour empêcher l’utilisation du territoire national à des fins offensives.

Des propos qui ne traduisent pas la réalité sur le terrain puisque les groupuscules affiliés à l’axe de la résistance continuent de mener leurs opérations à partir du territoire irakien.

En effet, et selon des estimations relayées par des sources sécuritaires, citées par le quotidien Asharq al-Awsat, plus de 120 d’attaques auraient été lancées depuis l’Irak ces derniers mois. Cette situation alimente les inquiétudes quant à une possible riposte régionale de grande ampleur.

Face à cette escalade, Bagdad a chargé sa diplomatie d’intensifier ses démarches auprès des instances internationales, d’appeler la Ligue arabe à adopter une position commune ferme et de solliciter l’implication des États-Unis afin de contenir toute dérive militaire susceptible d’embraser davantage la région.

Le gouvernement irakien a, en outre, affirmé rester attaché au droit international et à la préservation de sa souveraineté, tout en se préparant à un scénario sécuritaire de plus en plus incertain, à la croisée des rivalités régionales et des lignes de fracture internes.

Déclarations américaines en soutien au désarmement

Dans ce contexte de pressions sécuritaires et diplomatiques accrues, la position américaine s’est également précisée. L’émissaire des États-Unis en Irak, Mark Savaya, a affirmé lundi que «le désarmement en Irak doit être total, global et s’inscrire dans un cadre national clair et juridiquement contraignant».

Il a insisté sur la nécessité de démanteler l’ensemble des factions armées, appelant à «un processus organisé et légal permettant la réintégration de leurs membres dans la vie civile». Selon lui, «aucune formation politique, organisation ou individu en Irak n’a le droit de posséder ou d’exploiter des formations armées en dehors de l’autorité de l’État».

Le diplomate américain a par ailleurs dénoncé le rôle des groupes armés illégaux, accusés de «détourner les ressources nationales à des fins personnelles ou au service d’agendas extérieurs», une dynamique qui, selon lui, «mine directement la souveraineté et l’autorité de l’État irakien».

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