Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a prévenu vendredi que le Hamas devait être désarmé pour la phase suivante du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, au moment où se réunissent à Miami les représentants des pays médiateurs dans le conflit.
«Si le Hamas se retrouve un jour en mesure de menacer ou d'attaquer Israël, il n'y aura pas de paix», a affirmé Marco Rubio lors d'une conférence de presse à Washington.
«Vous ne convaincrez personne d'investir de l'argent à Gaza s'ils pensent qu'une nouvelle guerre éclatera dans deux ou trois ans. C'est pourquoi le désarmement est si important», a-t-il ajouté.
L'émissaire américain Steve Witkoff doit participer à une réunion vendredi à Miami avec des représentants de la Turquie, du Qatar, et de l'Égypte, médiateurs et garants de la trêve.
Si un cessez-le-feu fragile est entré en vigueur le 10 octobre dans la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix américain.
Celle-ci prévoit le désarmement du mouvement islamiste palestinien Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.
À ce sujet, le chef de la diplomatie américaine s'est dit convaincu que plusieurs pays enverront des troupes participer à cette force de stabilisation.
«J'ai très confiance dans le fait que des pays acceptables pour toutes les parties sont prêts à s'engager et à faire partie de cette force de stabilisation», a-t-il déclaré.
Il a précisé que les prochaines étapes seraient d'installer le «Conseil de la paix» et une gouvernance «technocratique» à Gaza.
Des discussions sur la structure de la force de stabilisation et les pays qui pourraient y participer sont en cours, mais M. Rubio a dit qu'il était prématuré de leur demander des engagements précis.
Plusieurs pays, dont l'Indonésie ou l'Azerbaïdjan, ont dit être prêts à fournir des troupes. Israël s'oppose en revanche à la présence en son sein de forces turques, jugeant la Turquie trop proche du Hamas.
Le président Donald Trump prévoit quant à lui de voir prochainement le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sans doute la semaine prochaine dans sa résidence à Mar-a-Lago.
«Violations»
Pour sa part, le Hamas a dit espérer que les discussions en Floride permettront de mettre fin aux «violations» israéliennes dans le territoire palestinien.
«Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations», a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.
Israël et le Hamas s'accusent mutuellement de violer les termes du cessez-le-feu, tandis que la situation humanitaire dans le territoire palestinien reste critique.
Mi-décembre, un haut responsable du Hamas, Khalil al-Hayya, assurait que son mouvement avait le «droit légitime» d'être armé. Il se disait également prêt à «étudier» toute proposition préservant ce droit «tout en garantissant la création d'un État palestinien».
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.
Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord de paix.
Vendredi au Caire, le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty a fait état de contacts quotidiens avec les différentes parties pour parvenir à «une mise en œuvre rapide» de cette deuxième étape.
Léon Bruneau / AFP



Commentaires