Le Louvre a porté plainte contre X après la fuite dans la presse de «documents internes et confidentiels», a indiqué jeudi à l'AFP une porte-parole du musée parisien.
«Le 16 décembre 2025, ayant constaté que des documents internes et confidentiels avaient été communiqués à des tiers en vue de leur publication, l'Etablissement public du musée du Louvre a saisi le procureur de la République de Paris d'une plainte contre X pour abus de confiance et recel d'abus de confiance», a indiqué cette source dans un message à l'AFP.
Cette plainte avait été évoquée mercredi par la présidente du Louvre devant les sénateurs qui l'interrogeaient sur les failles de sécurité révélées par le cambriolage du 19 octobre.
«Trop de documents sensibles fuitent du Louvre (...) dans les médias. C'est totalement inadmissible», avait déclaré Laurence des Cars, en poste depuis fin 2021, qui a été longuement interrogée sur deux audits sécuritaires alarmants datant de 2017 et 2019, dont l'un avait été révélé fin novembre par Le Monde.
Contacté par l'AFP, le Louvre n'a pas précisé quels documents étaient visés par la plainte.
Devant les sénateurs, la présidente du Louvre a simplement précisé avoir saisi la justice après une publication par un «organe de presse», tout en affirmant que cette action ne visait pas les médias mais le responsable de la fuite.
«Si nous identifions la personne qui a fait fuiter des documents extrêmement sensibles du Louvre, il y aura évidemment une action, c'est totalement évident», a-t-elle affirmé.
Plus généralement, cette plainte vise, selon Mme des Cars, à «rappeler aux uns et aux autres qui travaillent dans cet établissement leur devoir de discrétion, de réserve lorsqu'ils manipulent des informations sensibles».
Le directeur de la rédaction du site La Tribune de l'Art, Didier Rykner, a assuré être indirectement visé par la plainte de Mme des Cars, dont il a dénoncé les «mensonges» dans des articles illustrés par des documents internes.
Mme des Cars «s’est faite en effet menaçante, non directement contre nous - elle ne nous cite d'ailleurs pas explicitement - mais contre la personne qui nous renseigne», a écrit le journaliste dans un message publié mercredi soir sur son site, où il affirme disposer de plusieurs sources internes.
Dans ce message, M. Rykner estime poursuivre «un objectif légitime d’information du public» et assure que ses sources jouent «un rôle de lanceur d’alerte». «Les menacer d’une action en justice constitue une volonté, même pas camouflée, de leur faire peur et ainsi de nous priver d’informations essentielles», dénonce-t-il, jugeant cette démarche «ahurissant(e)».
AFP



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