Le dirigeant du gouvernement internationalement reconnu au Yémen, Rashad al-Alimi, s'est alarmé lundi des gains territoriaux de ses alliés séparatistes ces derniers jours, les qualifiant de «menace» pour la stabilité du pays.
Le Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis et qui veut rétablir un Yémen du Sud indépendant, s'est emparé quasiment sans effusion de sang de larges zones de la province de Hadramawt.
Il fait partie du gouvernement reconnu par la communauté internationale, constitué d'un patchwork de huit groupes, rassemblés par leur opposition aux rebelles houthis.
Le Yémen est déchiré depuis 2014 par une guerre opposant les Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces gouvernementales appuyées par l'Arabie saoudite. Le pays, où les rebelles contrôlent de larges pans dont la capitale Sanaa, connaît toutefois une accalmie fragile depuis une trêve négociée par l'ONU en 2022.
Le territoire saisi par le STC, qui compte plusieurs champs pétrolifères, correspond quasiment aux anciennes frontières du Yémen du Sud, indépendant en 1967 et fusionné avec le nord du pays en 1990.
Rashad al-Alimi, dirigeant du gouvernement, a fustigé «les actions unilatérales entreprises par le Conseil de transition du Sud» dans un communiqué.
Elles sont «une menace directe pour l'unité et la stabilité», du pays ainsi que du «futur du processus politique», et «sapent l'autorité du gouvernement légitime», a-t-il ajouté.
Au sein d'un gouvernement fracturé et affaibli, ces avancées territoriales risquent d'entraîner de nouvelles luttes pour le pouvoir dans ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique.
M. Alimi a rencontré des diplomates étrangers à Ryad pour leur faire un point sur la situation, a ajouté le communiqué.
Amr Al Bidh, représentant spécial du président du STC, Aidarus al-Zubaidi, a déclaré à l'AFP que le groupe «contrôle désormais les gouvernorats du Sud sur le plan militaire et sécuritaire».
Il a qualifié ces opérations de «nécessaires pour assurer la stabilité et la sécurité du sud», notamment contre Al-Qaïda au Yémen et pour «couper les routes de contrebande qui renforcent les Houthis».
Le STC n'a rencontré que peu d'opposition dans sa progression, et plusieurs dirigeants régionaux de la large province de Mahra (à la frontière avec Oman) ont également rejoint son alliance, selon le mouvement.
AFP
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