La tombe du Soldat inconnu, à Paris
La Tombe du Soldat inconnu, sous l'Arc de Triomphe, à Paris. ©Elie Valluy

Depuis le 11 novembre 1920 – deux ans après l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale – l’Arc de Triomphe est la dernière demeure d’un soldat inconnu. Elle rend hommage aux soldats morts pour la France pendant la Grande Guerre.

C’est un haut lieu de l’histoire contemporaine et militaire de la France. La tombe du Soldat inconnu prend place, depuis plus d’un siècle, sous l’Arc de Triomphe, au cœur de Paris.

Elle est composée d’une dalle de granite, entourée de fleurs et de chaînes. On peut y lire «Ici repose un soldat français mort pour la patrie 1914-1918». Elle abrite le corps d’un soldat non-identifié de la Première Guerre mondiale, et rend hommage aux soldats morts pour la France durant cette période, qui a fait quelque un million quatre-cent-mille victimes côté français.

La tombe du Soldat inconnu est un lieu chargé d’histoire – et par conséquent un lieu prisé des touristes venus visiter la capitale française.

Choix du cercueil sous l’Arc de Triomphe

Le 8 novembre 1920, la chambre des députés vote à l’unanimité une loi indiquant que les «honneurs du Panthéon seront rendus aux restes d'un des soldats non identifiés au champ d'honneur au cours de la guerre 1914-1918. La translation des restes de ce soldat sera faite solennellement le 11 novembre 1920», et précise que «le même jour, les restes du soldat inconnu seront inhumés sous l'Arc de Triomphe».

Mais comment celui-ci a-t-il été «sélectionné»? Il a été choisi parmi huit dépouilles anonymes. Le site de la citadelle souterraine de Verdun indique que «le gouvernement français fait exhumer neuf dépouilles de soldats inconnus, enterrés sur les principaux lieux de batailles: Verdun, Somme, Chemin des Dames, Flandres, Artois, Marne, Champagne, Lorraine, Alsace. Un doute survient sur la nationalité française d’un des corps exhumés. Ce sont donc finalement huit cercueils qui sont déposés au sein de la Citadelle le 9 novembre 1920».

C’est Auguste Thin, un «poilu» (surnom donné aux soldats français pendant la Première Guerre mondiale), qui s’est vu confier par André Maginot, alors ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre, le choix de désigner le cercueil qui irait sous l’Arc de Triomphe. Le ministre lui a remis un bouquet de fleurs, qu’il a déposé sur le sixième cercueil.

Une vidéo de l’INA datant selon, son site, du 10 novembre 1965, montre l’ancien soldat Auguste Thin expliquer son choix. «J’ai déposé mon bouquet sur le 6e cercueil. J’ai pensé à additionner les chiffres de mon régiment: le 132. Faisant partie du 6e corps d’armée, j’ai pensé à désigner le 6e corps», peut-on ainsi entendre.

Inhumation et Flamme du souvenir

Le cercueil désigné arrive à l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1920, deux ans jour pour jour après l’armistice de 1918. Une vidéo du Centre des monuments nationaux précise que ce cercueil n’est cependant pas directement inhumé sous la dalle de granite sous laquelle il se trouve aujourd’hui. Il prend place, dans un premier temps, à l’intérieur de l’édifice. Il faut attendre le 28 janvier 1921 pour que le cercueil soit inhumé sous l’Arc de Triomphe.

Deux ans plus tard, en 1923, une Flamme éternelle est installée sur cette dalle. Comme le rappelle le site de l’Arc de Triomphe, elle est allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 – cinq ans après la fin de la Grande Guerre – par André Maginot, devenu ministre français de la Guerre, «entouré d’une multitude d’anciens combattants». «Elle ne s’est depuis jamais éteinte», ajoute le site.

Dans un post sur X, le ministère des Armées des Anciens combattants insiste sur le fait que cela fut le cas même durant l’occupation de la France par les troupes allemandes entre 1940 et 1944.

Le site de l’Arc de Triomphe précise par ailleurs que la Flamme du souvenir est ravivée chaque soir à 18 h 30 par l’association «la Flamme sous l’Arc de Triomphe», qui représente les centaines d’associations d’anciens combattants en France.

Le ministère français des Armées indique sur son site internet qu’en 1975, «la cérémonie est élargie à tous les soldats tombés pour la France, intégrant ainsi les morts des guerres de décolonisation et d’autres conflits». Il poursuit, ajoutant qu’en 2012, «elle inclut les soldats décédés en opérations extérieures, rappelant l’engagement de la France dans des missions internationales».

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