Le Premier ministre belge convoque une réunion d'urgence après de nouveaux survols de drones
Des personnes observent un drone Shahed 136 (Geranium-2) conçu en Iran et utilisé par l’armée russe, lors d’une exposition en plein air de matériel russe détruit près de la cathédrale Saint-Michel aux voûtes dorées à Kiev, le 2 novembre 2025, dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. ©Sergei Supinsky / AFP

Le Premier ministre belge Bart De Wever réunira jeudi matin en urgence un conseil national de sécurité, après de nouveaux signalements de drones aux abords de grands aéroports qui ont entraîné la fermeture de l'espace aérien dans la nuit de mardi à mercredi.

La multiplication de ces survols suspects, dont l'origine demeure inconnue, inquiète les autorités.

Entouré des principaux responsables de la police et de l'armée, le chef du gouvernement examinera la réponse à y apporter lors d'une réunion «prévue jeudi à 10H00» (09H00 GMT), a annoncé son cabinet mercredi.

Skeyes, société chargée du contrôle aérien en Belgique, a dû interrompre tout le trafic au-dessus du pays à deux reprises mardi soir, vers 20H00 (19H00 GMT) puis de nouveau à 22H00 (21H00 GMT), après deux signalements successifs de drones aux abords des aéroports de Bruxelles-Zaventem, le premier de Belgique, et de Liège.

Le trafic a pu redémarrer progressivement en fin de nuit, mais des dizaines de vols commerciaux ont dû être annulés, dont une quarantaine encore mercredi à Bruxelles-Zaventem afin de résorber les retards et éviter de nouveaux détournements vers les pays voisins.

Entre 400 et 500 passagers ont été contraints de passer la nuit à Zaventem, faute de décollages possibles, a indiqué une porte-parole de la société exploitante Brussels Airport.

Par ailleurs, plusieurs personnes ont signalé mercredi soir aux autorités la présence d'un possible drone à proximité d'une caserne militaire à Heverlee, près de Louvain, sans qu'il ait pu être confirmé qu'il s'agissait bien d'un tel engin, a précisé à l'AFP le porte-parole de la police locale, Marc Vranckx.

Le média flamand HLN a également rapporté que la base militaire de Kleine-Brogel (nord-est), réputée abriter des armes nucléaires américaines pour le compte de l'OTAN, et qui avait déjà été survolée à trois reprises le week-end dernier, l'avait de nouveau été mercredi.

À l'instar de plusieurs pays européens, le Danemark, l'Allemagne ou la Norvège, la Belgique est confrontée à une multiplication de survols de drones jugés suspects au-dessus de lieux ou d'infrastructures sensibles.

Le ministre de la Défense Theo Francken a évoqué une opération coordonnée menée par «des professionnels» pour semer «la panique» et «déstabiliser» la Belgique.

Déjà début octobre, des drones non identifiés avaient survolé le camp militaire d'Elsenborn, non loin de la frontière avec l'Allemagne, un autre dossier aux mains du parquet fédéral belge.

Soupçons d'espionnage

Ce parquet, compétent sur tout le territoire pour la criminalité organisée et le terrorisme, pilote les investigations concernant les incidents sur les bases militaires.

Il pourrait aussi prendre le relais des parquets locaux sur les survols d'aéroports civils «s'il y a des indications d'espionnage ou d’ingérence», selon une porte-parole du parquet fédéral.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Quintin a évoqué de son côté plusieurs enquêtes ouvertes après les incidents de mardi soir.

Pour identifier les drones et pouvoir remonter à leurs propriétaires, «il faut probablement qu'ils soient tous enregistrés, ce qui n'est  pas le cas aujourd'hui, il y a à mon avis trop de drones qui ne sont pas enregistrés», a poursuivi le ministre à la radio publique francophone RTBF.

«Pour abattre un drone, il faut aussi s'assurer qu'on ne crée pas plus de dégâts par ailleurs», a-t-il aussi fait valoir.

Cette plateforme spécialisée dans le fret et où s'opèrent beaucoup de vols cargo nocturnes a vu son activité interrompue pendant environ six heures. Le trafic a pu reprendre un peu avant 02H00 mercredi, selon le porte-parole, Christian Delcourt.

Vendredi soir dernier, en Allemagne, c'est à l'aéroport de Berlin-Brandebourg que les vols avaient dû être interrompus pendant près de deux heures en raison d'une nouvelle alerte aux drones, après plusieurs incidents similaires au-dessus de Munich en octobre.

L'Allemagne, l'un des principaux soutiens à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, ainsi que le Danemark, ont mis en cause Moscou pour l'augmentation de l'activité de drones au-dessus de leurs infrastructures critiques. La Russie a nié toute implication.

AFP

 

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