Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»
Abdullah Öcalan appelle à agir avec sérieux et responsabilité pour avancer vers la paix en Turquie. Un tournant possible pour le processus kurde. ©Delil Souleiman / AFP

Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec «sérieux et sens des responsabilités» pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

«Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités», écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à «passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques».

«Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative », poursuit M. Öcalan. «L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement», écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50 000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.

Avec AFP

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