Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a exclu lundi toute coopération avec les États-Unis tant que Washington ne changerait pas sa politique dans la région, y compris en matière de soutien à Israël.
«S’ils abandonnent complètement leur soutien au régime sioniste, retirent leurs bases militaires (de la région) et s’abstiennent d’intervenir dans cette région, alors (une coopération) pourra être envisagée», a déclaré M. Khamenei.
«La nature arrogante des États-Unis n’accepte rien d’autre que la soumission», a-t-il ajouté, lors d’une réunion avec des étudiants à Téhéran commémorant la prise de l’ambassade américaine en 1979 à la suite de la révolution islamique qui a renversé le chah d’Iran soutenu par l’Occident.
L’Iran et les États-Unis, ennemis depuis quatre décennies, avaient entamé en avril des négociations sous la médiation du sultanat d’Oman autour du programme nucléaire iranien, objet de tensions avec les pays occidentaux.
Mais ces discussions sont au point mort depuis l’attaque surprise d’une ampleur inédite lancée par Israël contre l’Iran le 13 juin, qui a déclenché un conflit de 12 jours entre les deux pays, au cours duquel les États-Unis ont aussi frappé trois importants sites nucléaires iraniens.
Pour Ali Khamenei, la seule solution pour l’Iran est de «devenir fort», y compris sur le plan militaire.
«Si le pays devient fort et que l’ennemi se rend compte qu’entrer en confrontation avec cette nation forte ne lui apportera aucun bénéfice mais lui causera des pertes, le pays gagnera certainement en immunité», a-t-il commenté.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, avait déclaré dimanche sur la télévision Al-Jazeera que Téhéran demeurait «prêt à entamer des négociations» avec Washington, mais uniquement sur son programme nucléaire, excluant toute discussion sur ses capacités balistiques.
Ces négociations pourraient démarrer «quand les Américains seront prêts à négocier sur un pied d’égalité et sur la base d’intérêts mutuels. Apparemment, ils ne sont pas pressés. Nous ne sommes pas pressés non plus», avait-il ajouté.
Le sultanat d’Oman, qui avait accueilli au printemps plusieurs cycles de discussions entre les États-Unis et l’Iran, a exhorté samedi les deux pays à reprendre le chemin du dialogue.
Les pays occidentaux et Israël, ennemi juré du pouvoir iranien, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de la bombe atomique. Téhéran se défend vigoureusement d’avoir de telles ambitions militaires et affirme développer le nucléaire pour des besoins civils.
Avec AFP



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