Avant de fermer pour cinq ans de travaux, le Centre Pompidou vit un dernier week-end en apothéose. Transformé en immense terrain de jeu artistique avec l’événement Because Beaubourg, le musée parisien accueille plus de 80 artistes entre concerts, performances et expériences immersives, offrant au public une ultime célébration de la création avant sa grande rénovation.
Dans un tourbillon de musique, d'images et de patins à roulettes, le Centre Pompidou à Paris s'offre un dernier week-end festif avant cinq ans de travaux, avec Because Beaubourg, événement qui transforme l'intégralité du bâtiment en un immense terrain de jeu.
«Je suis venu parce que j'ai entendu dire que c'était la fermeture. Et j'avais envie de participer à ça une dernière fois, pour en profiter un petit peu», explique à l'AFP Eliot Ibert, 23 ans, en coloriant une fresque participative.
Fermé au public depuis le 22 septembre, le bâtiment aux emblématiques tuyaux colorés rouvre ses portes ce week-end avec un parcours inédit. De vendredi à dimanche, quelque 80 artistes se produisent à travers concerts, DJ sets, performances, master classes, projections et expériences immersives sur les huit étages.
«C'est le plus grand événement que le Centre Pompidou ait fait depuis son ouverture», assure Paul Mourey, codirecteur artistique de l'événement, imaginé avec le label Because Music.
«Spleen»
Chaque étage propose une expérience différente. Au niveau -1, des pianistes amateurs se succèdent devant une fresque des étudiants des Beaux-Arts, tandis que le Forum, au rez-de-chaussée, devient le théâtre de performances en journée et un club illuminé la nuit.
Le Village des enfants prend place au 3e étage, tandis que plusieurs artistes et sociétés ont investi le 4e niveau. Shygirl, Shay ou Pedro Winter, fondateur du label Ed Banger, ainsi que les entreprises Spotify, Samsung et Snapchat, qui proposent de tester ses lunettes de réalité augmentée, participent à des installations et expériences interactives.
Autant de partenaires qui contribuent à financer l'événement.
Le premier et le sixième étage accueillent, de jour comme de nuit, des artistes tels que Catherine Ringer, Christine and the Queens, Selah Sue, Keziah Jones ou Sébastien Tellier.
Le musicien français, qui profite de l'événement pour promouvoir son nouvel album prévu en janvier, souligne l'importance de participer à cette célébration : «La culture, aujourd'hui, elle est rare. Quand il y a des petits îlots de culture, c'est important d'y être. Je n'avais pas envie de manquer ça.»
Brigitte Baleo, 78 ans, retraitée ayant travaillé dix ans à la bibliothèque du Centre Pompidou, confie que la fermeture lui laisse «un peu de spleen».
«Ça tend l'estomac, il y a trop de souvenirs», ajoute-t-elle, émue. «Mais il faut que la fermeture ait lieu, pour réhabiliter ce monument».
Conçu en 1977 comme un lieu «ouvert à tous» par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment souffre aujourd'hui de vétusté.
Désamiantage, accessibilité du lieu, sécurité et complet réaménagement intérieur sont au menu de ses importants travaux de rénovation.
Rollers et vue panoramique
Cette fermeture, «c'est quelque chose qui me touche», abonde Florence, qui n'a pas souhaité donner son nom.
Férue d'électro, la Bordelaise de 57 ans vient d'assister au deuxième étage à Space Opera, un film musical du duo français Justice projeté comme une expérience de clubbing, à quelques pas de l'installation inédite Camera/Man de Thomas Bangalter, un des deux membres de Daft Punk.
Pour encore plus de mouvements, elle compte bien expérimenter le Roller Disco qui fait vibrer l'ancienne galerie 1, au dernier étage.
Entre DJ sets, patins à roulettes et vues panoramiques sur Paris, l'ambiance mêle nostalgie et effervescence festive.
Gulliver Hubard, un étudiant britannique de 20 ans, savoure-lui sa première visite. «C'est une chance de le voir avant sa fermeture», assure-t-il.
En journée, le programme est entièrement gratuit, et les organisateurs espèrent accueillir entre 10.000 et 15.000 visiteurs par jour.
Le programme nocturne, payant, a lui été pris d'assaut: les 12.000 billets se sont arrachés en à peine une journée.
Par Marine DO-VALE / AFP


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