
Le Conseil des ministres s’apprête à approuver l’accord de délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Chypre, malgré les critiques accusant Beyrouth d’avoir concédé près de 5.000 km² le long de la ligne médiane séparant les zones économiques exclusives des deux pays.
Des sources proches de la délégation libanaise chargée des négociations rejettent ces accusations, les qualifiant d’infondées: selon elles, aucune base juridique solide en droit international ne vient étayer ces allégations. Les études menées jusqu’à présent démontrent qu’un tel débat n’apporterait aucun avantage concret au Liban et risquerait surtout d’entraver la conclusion rapide de l’accord avec Nicosie.
Ces mêmes sources rappellent que le Liban ne fait ici que confirmer les dispositions du décret n°6433, adopté en 2011 sous le gouvernement du Premier ministre Najib Mikati et déposé auprès des Nations unies. Ce texte venait rectifier l’accord signé en 2007 sous le cabinet de Fouad Siniora, en redéfinissant la ligne de délimitation maritime entre le Liban et Chypre.
Selon les termes de cette ligne, la frontière sud s’étend du point 1 au point 23 – ce dernier étant destiné à devenir un point tripartite entre le Liban, Israël et Chypre, dans le cadre des délimitations en cours entre ces trois pays.
Au nord, la ligne relie les points 6 et 7, ce dernier demeurant en suspens dans l’attente d’un accord avec la Syrie, afin qu’il devienne à son tour un point tripartite entre le Liban, la Syrie et Chypre.
L’approbation de l’accord par le Conseil des ministres ouvrira la voie à sa signature officielle par les présidents libanais et chypriote, avant sa soumission au Parlement pour ratification.
Une fois le dossier chypriote clos, Beyrouth espère engager des négociations similaires avec Damas. Selon des sources libanaises, la Syrie a été invitée à rejoindre la table des discussions pour entériner la question du point n°7 – une reconnaissance par Chypre de ce point renforcerait la position libanaise lors des futures discussions avec la partie syrienne.
Les mêmes sources soulignent enfin que les droits du Liban sur cette zone, côté syrien, sont clairs et consacrés par le droit international.
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