
La reconstitution accélérée du Hezbollah risquerait de provoquer une riposte israélienne si le Liban tarde à agir. C’est, du moins, ce qu’a révélé The Jerusalem Post, citant des sources de renseignement occidentales.
Dans un article publié mardi, le quotidien israélien fait part de l’intensification des efforts de reconstruction et de réarmement du Hezbollah, alors même que le gouvernement libanais s’est officiellement engagé dans un processus de désarmement de la formation.
«Le Hezbollah se reconstruit plus vite que l’armée libanaise ne le démantèle», ont déclaré plusieurs responsables du renseignement occidental au Jerusalem Post. Et de décrire une dynamique inquiétante dans laquelle la milice, soutenue par l’Iran regagnerait rapidement ses capacités militaires perdues lors des récents affrontements.
D’après ces responsables, l’organisation a réussi à reconstituer une partie importante de son arsenal, notamment en roquettes, à recruter de nouveaux combattants et à restaurer plusieurs de ses sites et bases. La majorité de ces activités se déroulerait au nord du fleuve Litani, loin de la zone située entre le fleuve et la frontière israélienne, qui devait rester exempte de toute présence ou armement du Hezbollah selon les termes de l’accord de cessez-le-feu conclu le 27 novembre 2024.
Un plan de désarmement encore fragile
Selon des sources israéliennes et étrangères citées par le quotidien, l’armée libanaise a bel et bien commencé à agir sur le terrain, démontrant une certaine «motivation et volonté» d’affronter le Hezbollah. Toutefois, ces mêmes sources admettent que «la route vers un désarmement complet reste encore longue».
On rappelle, dans ce contexte, que l’armée libanaise avait soumis au gouvernement, en septembre dernier, un plan en cinq étapes qui vise à limiter les armes aux seules mains de l’État. Ces étapes sont telles que le désarmement commencerait au sud du Litani, avant d’être étendu à la région comprise entre le fleuve Litani et le fleuve Awali, ensuite à Beyrouth et sa banlieue ainsi que ses environs, puis à la Békaa. La cinquième étape, elle, engloberait l’ensemble du territoire libanais.
En contrepartie, Israël s’engagerait à réduire ses opérations militaires au Liban et à se retirer des cinq points stratégiques où il maintient ses positions. Or, étant donné la lenteur du processus de désarmement, les frappes israéliennes contre des positions et des membres du Hezbollah ne cessent de se multiplier.
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