Iran: Khamenei dit à Trump qu'il «rêve» s'il pense avoir détruit les sites nucléaires iraniens
Après les frappes américaines et israéliennes, l’Iran maintient sa position ferme sur son programme nucléaire ©Khamenei.ir / AFP

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré lundi que le président américain Donald Trump, dont le pays a mené en juin avec Israël des bombardements contre l'Iran, «rêve» s'il pense avoir détruit les sites nucléaires iraniens.

«C'est bien, continue à rêver!», a lancé le dirigeant iranien, en référence aux nombreuses affirmations de M. Trump selon qui le programme nucléaire iranien aurait été «totalement détruit».

Les États-Unis ont bombardé le 22 juin le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre).

L'étendue précise des dégâts n'est pas connue.

Mais le président américain assure depuis plusieurs mois que les sites ont été «anéantis».

«Nous avons largué 14 bombes sur les principales installations nucléaires. Comme je l'avais dit au début, elles ont été anéanties et cela a été confirmé», a insisté Donald Trump, lors d'un discours lundi dernier au Parlement israélien.

«Quand nous avons détruit leur capacité nucléaire, ils ont cessé d'être la brute du Moyen-Orient», a encore affirmé le président américain lors d'une interview diffusée dimanche par la chaîne Fox News.

«De quoi se mêle l'Amérique si l'Iran possède une industrie nucléaire?», s'est interrogé lundi Ali Khamenei lors d'une rencontre à Téhéran avec des sportifs.

«Qui es-tu pour dire qu'un pays doit ou ne peut pas avoir (le droit) au nucléaire?», a-t-il ajouté, à l'adresse de Donald Trump.

Iran et États-Unis, autrefois de proches alliés sous la monarchie Pahlavi, ont rompu leurs relations diplomatiques après la Révolution islamique en 1979 et une prise d'otages à l'ambassade américaine.

Les deux pays sont depuis quatre décennies à couteaux tirés.

Ils avaient toutefois entamé en avril des négociations, par l'intermédiaire du sultanat d'Oman, sur le programme nucléaire de l'Iran.

Elles ont été interrompues lorsque Israël a lancé le 13 juin une attaque surprise contre l'Iran, qui a provoqué une guerre de 12 jours.

Les États-Unis s'étaient joints à ces frappes.

Téhéran n'a pas écarté lundi la possibilité de reprendre des pourparlers avec Washington.

«La porte n'est pas fermée», a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

Les pays occidentaux et Israël, ennemi juré du pouvoir iranien, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique.

Téhéran se défend vigoureusement d'avoir de telles ambitions militaires et affirme développer le nucléaire pour des besoins civils.

Avec AFP

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