Ignatius Maloyan, martyr du génocide arménien, sera canonisé dimanche à Rome
L’archevêque Ignatius Maloyan sera canonisé ce dimanche par le pape Léon XIV dans la basilique Saint-Pierre de Rome. ©Al Markazia

L’archevêque Ignatius Maloyan sera canonisé ce dimanche par le pape Léon XIV dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Des délégations du Liban, dont le président, Joseph Aoun, et le patriarche maronite, Béchara Raï, ainsi que d’Arménie et de la diaspora arménienne seront présentes. Des représentants d’autres Églises orientales – catholiques et orthodoxes – sont également attendus.

Considéré comme un saint libanais, Ignatius Maloyan est aussi un symbole du génocide arménien dont il a été un martyr. Sa canonisation est donc une reconnaissance importante pour le peuple arménien. Après sa canonisation, il sera fêté chaque année le 11 juin, jour de son martyre.

Son procès de béatification avait été entamé en 1966 avant de s’achever le 24 avril 2001. Le 7 octobre 2001, il a été béatifié par le pape Jean-Paul II, qui a reconnu sa mort comme in odium fidei (en haine de la foi), c’est-à-dire comme martyr en raison de sa foi chrétienne. Sa canonisation a été approuvée en 2025 par le pape François.

Une vie de prière jusqu’au martyre

Né le 19 avril 1869 dans la ville de Mardin, au sein de l’Empire ottoman, Ignatius Maloyan grandit dans une famille arménienne catholique. De son vrai nom Choukrallah Maloyan, il entre à quatorze ans à l’Institut clérical patriarcal de Notre-Dame de Bzommar, au Liban.

Ordonné prêtre en 1896, il prend le nom d’Ignatius en hommage à saint Ignace d’Antioche, martyr des premiers temps de l’Église. Il sert ensuite à Alexandrie, au Caire et à Istanbul. Son ministère est consacré à l’enseignement de la foi aux enfants et aux adultes, au soutien des écoles paroissiales, au renforcement de la vie liturgique et sacramentelle des paroisses, à l’accompagnement du clergé dans ses responsabilités, ainsi qu’à l’aide aux pauvres et aux malades par des œuvres de charité.

Il est consacré archevêque de Mardin en 1911 par le patriarche Boghos Bedros XIII. Dans le cadre du génocide arménien, il est arrêté avec plus de quatre cents hommes arméniens catholiques à Mardin le 3 juin 1915. Soumis à des interrogatoires et à la torture, il est sommé à plusieurs reprises de se convertir à l’islam, ce qu’il refuse. Déporté le 10 juin avec de nombreux Arméniens, il prie avec eux jusqu’au bout. Séparé du groupe le lendemain, on lui demande une dernière fois de renier sa foi. Après son ultime refus, il est abattu d’une balle dans le cou.

Il s’agit de la septième canonisation d’un saint lié au Liban à l’époque moderne, après saint Charbel Makhlouf (canonisé en 1977), sainte Rafqa (canonisée en 2001), saint Neemtallah (canonisé en 2004) ainsi que Francis, Abdel-Moati et Raphael Massabki (canonisés en 2024).

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