Iran: deux Français condamnés à de lourdes peines de prison pour «espionnage»
Deux Français condamnés en Iran pour espionnage au profit d’Israël et atteinte à la sécurité nationale. ©AFP

La justice iranienne a condamné deux ressortissants français, dont l'identité n'a pas été révélée, à de longues peines de prison pour «espionnage» au profit de la France et d'Israël, au moment où Téhéran affirme travailler avec Paris à un échange de «prisonniers».

«Le verdict en première instance dans l'affaire des deux prévenus français accusés d'espionnage et arrêtés le 9 mars 2023 a été rendu», a indiqué mardi Mizan, l'agence du pouvoir judiciaire iranien.

«L'un des prévenus a été condamné à six ans de prison pour espionnage au profit des services de renseignement français», précise la justice iranienne.

Le texte ajoute que l'individu a également été condamné à cinq ans de prison pour «association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale», et à vingt ans d'exil pour «coopération en matière de renseignement» avec Israël, ennemi juré du pouvoir iranien.

Conformément à la règle de cumul des peines en vigueur en Iran, seul le verdict le plus lourd sera appliqué.

«Un autre prévenu a été condamné à dix ans de prison pour espionnage au profit des services de renseignement français, à cinq ans de prison pour association en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale», a ajouté Mizan.

Il a en plus été condamné à dix-sept ans de prison pour «assistance à la coopération en matière de renseignement» avec Israël.

L'agence de la justice n'a fourni aucun détail sur l'identité des deux condamnés.

Le verdict peut faire l'objet d'un appel devant la Cour suprême dans les 20 jours, a précisé Mizan.

«Phase finale»

Interrogé par l'AFP sur cette condamnation pour savoir s'il s'agissait de Cécile Kohler et de Jacques Paris ou de deux autres ressortissants, le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire.

Deux sources informées du dossier ont pour leur part indiqué à l'AFP qu'«il s'agit bien de Cécile Kohler et Jacques Paris».

Ils sont accusés d'espionnage pour le compte d'Israël, et leurs familles ont décrit leur situation comme de plus en plus désespérée.

Paris considère qu'ils sont «retenus comme otages d'État» en Iran.

Le 12 septembre, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait déclaré qu'un accord visant à échanger des prisonniers français en Iran contre une femme iranienne détenue en France approchait de sa «phase finale».

L'échange proposé concerne Mahdieh Esfandiari, une Iranienne arrêtée en France en février pour avoir fait l'apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux. Téhéran estime qu'elle est injustement détenue.

Mahdieh Esfandiari, traductrice et diplômée de l'université de Lyon, vivait en France depuis 2018.

Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention en Iran.

Jeudi dernier, Lennart Monterlos, un jeune Franco-Allemand arrêté en juin et accusé «d'espionnage», a pu regagner la France, après l'annonce de son «acquittement».

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